CONAKRY,26 MAI 2014-Diaby Gassama Khalifa, ministre guinéen des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques était l’invité de Œil de Lynx, une émission de la radio Lynx FM, ce lundi. Il est revenu sur les nombreuses violations des droits de l’homme en Guinée et sur ses relations avec les autres membres du Gouvernement.
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Diaby Gassama Khalifa est l’un des rares membres du Gouvernement qui dit clairement ce qu’il pense. Ce qui fait qu’il est considéré comme un pion libre au sein de l’équipe gouvernementale. « Dans mon propre camp, on m’accuse de ne pas être solidaire au gouvernement. A l’opposition, on dit que je sers de vernis démocratique au pouvoir », a-t-il déclaré. « Quand j’ai dit à Genève que la torture est encore pratiquée en Guinée, certains membres du gouvernement ne l’ont pas apprécié », révèle Gassama en parlant du rapport que la Guinée a présenté pour la première fois, en mars dernier, devant la Commission des Nations Unies sur la Torture, à Genève. ?
Incompris dans son propre camp, Diaby Gassama reconnaît que la promotion des Droits de l’Homme dans un pays où les violations de ces droits sont ancrées dans les mentalités n’est pas chose facile. Il a, au passage, dénoncé les mauvaises conditions de détention dans les prisons, la persistance de l’impunité et surtout la non application des décisions.
Evoquant l’indemnisation des victimes des manifestations politiques en 2013, Diaby Gassama dit que tout le monde mérite la justice et le dédommagement. Mais il souhaite que le sujet soit dépolitisé, puisque même les intéressés ne savent pas comment les choses sont gérées. Pour Gassama, ces violations doivent être observées sur le volet citoyen.
A propos des mauvaises conditions de détention dans les prisons de Conakry, Diaby Gassama Khalifa dit que l’Etat prendra bientôt des dispositions. « Le rôle de mon département est d’alerter sur les atteintes aux droits de l’homme et libertés publiques. Il reviendra au Ministère de la Justice et aux autres départements comme celui des Affaires Sociales, de prendre leurs responsabilités », a souligné Gassama.
A la question de savoir si demain il accepterait d’être ministre dans un gouvernement de l’opposition actuelle, Diaby Gassama répond : « après Alpha Condé, je ne serais pas dans un autre gouvernement. On peut servir son pays et lui être utile sans être ministre ». Il dit qu’il serait paradoxal, dans un contexte où déjà on l’accuse d’être avec l’opposition, qu’il accepte un poste de cette opposition. Qu’en plus, ayant appartenu à un gouvernement du Président Alpha Condé, qu’il trouve illogique d’être demain dans un gouvernement de l’opposition. Et Gassama de préciser : « je ne milite dans aucune formation politique. Quand je serais prêt à le faire, je le dirais publiquement ». Attendons de voir…