Grâce à un « implant espion », la France est soupçonnée d’avoir mis en place depuis 2009 une vaste opération de piratage informatique notamment en Côte d’Ivoire et en Algérie. Très présent sur le continent, Orange ne serait pas étranger à l’opération.Depuis cinq années, la France espionnerait les pays africains.
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À en croire un document interne du Centre de la sécurité des télécommunications du Canada (CSEC), dont Le Monde a pu se procurer une copie, les services secrets français auraient mis en place « une vaste opération de piratage informatique, qui aurait débuté en 2009 et se poursuivrait toujours, grâce à un implant espion ».
Parmi les pays concernés par cet espionnage informatique de l’État français, on retrouve la Côte d’Ivoire et l’Algérie, croient savoir les services secrets canadiens qui ont détecté l’implant suspect français dans ces deux pays africains, mais aussi au Canada, en Espagne, en Grèce et en Norvège.
Orange en collaboration étroive avec la DGSE
Comment cela aurait-il été rendu possible ? Les experts canadiens ne donnent aucune indication sur le service secret français qui est derrière cette manœuvre, mais tout porte à croire qu’il s’agit de la Direction générale de sécurité extérieure (DGSE), « seul service disposant de l’expertise technique capable de conduire une telle opération », souligne Le Monde.
Dans une autre note interne des services secrets techniques britanniques (GCHQ), extraite des archives de l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine par son ex-consultant Edward Snowden, la DGSE était déjà citée comme auteur d’une « collecte de données libre de tout contrôle », avec la collaboration étroite d’un « opérateur de télécommunication français » qui ne serait autre que France Télécom-Orange, selon les investigations du Monde.
Orange, qui partagerait ses données concernant aussi bien les Français que les étrangers à la DGSE, est « implanté aujourd’hui dans 21 pays d’Afrique et du Moyen-Orient » et « [comptait] 95 millions de clients à la fin 2012 ».
Contacté par Le Monde, Stéphane Richard, patron d’Orange, reste sur la défensive. « Tout ceci se fait sous la responsabilité des pouvoirs publics dans un cadre légal ». Pas sûr que cette déclaration rassure à Abidjan, à Alger, ou partout ailleurs sur le continent.
Lire l’article sur Jeuneafrique.com :
Encadré
Le papier de Le Monde précise bien qu’ Orange est implantée dans 21 pays d’Afrique et du Moyen Orient. La Guinée n’échappe pas à la règle. Il serait important de savoir si les services secrets guinéens ne collaborent pas avec Orange-Guinée pour recueillir des informations sur les citoyens. Faut-il rappeler qu’il n’y a pas longtemps tous les opérateurs de téléphonie mobile ont exigé des guinéens de s’identifier lorsque vous acheté une puce.
Récemment, lorsque nous avons essayé d’activer l’internet Orange, l’agent qui était au call center n’a pas hésité à remarquer que notre numéro n’était pas enregistré. Il a saisi l’occasion pour nous demandé notre identité et tout est désormais enregistré.
Dans un pays où le pouvoir est prompt à inventer des complots ou des faux coups d’Etat, il serait important que les citoyens cherchent à savoir s’ils ne sont pas espionnés par Orange et autres.
Azoca