CONAKRY, 15 MARS 2014-Ce dimanche 16 mars, les élections des représentants de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat de Guinée (CCIAG) vont démarrer dans toutes les communes, préfectures et régions de la Guinée. Ces consultations permettront de choisir de nouveaux dirigeants pour cette chambre. Il était temps !Ce sont les fonctions de président national et celles des chambres régionales et communales qui sont concernées par ces consultations. Au total, il faudrait élire 45 membres, soit 20 au siège et 25 dans les différentes régions du pays. Depuis 2005, la CCIAG , n’a plus organisé d’élections consulaires.
En 2010, le processus avait été engagé pas il a fait long feu à cause des problèmes de la représentativité par catégorie d’opérateur.
Pour 2014, ce sont des problèmes politiques et des considérations ethno-stratégiques qui risquent de plomber le vote.
D’abord, au sein du RPG Arc-en-ciel, il y a une lutte acharnée entre Thierno Madjou Barry alias Barry Angola et Nabé, PDG de Nabe an Ho.
Tous ceux qui savent le rôle joué par Barry Angola dans l’élection d’Alpha Condé en 2010, pensent que c’est à lui qu’il faudrait confier la présidence de la CCIAG. « Barry Angola mérite d’être élu président de la CCIAG, parce qu’il a non seulement un bon carnet d’adresse mais aussi c’est un homme d’affaires qui n’est plus à présenter aux guinéens », disent certains.
Mais il y a un problème ! Nabé qui a réussi à avoir tous les gros marchés de l’Etat et qui détient aujourd’hui toutes les clés des magasins de l’Etat (qu’il ne parvient pas à approvisionner) botte dans les couloirs. Mais le fait d’être un militant de la dernière heure du RPG Arc-en-ciel milite en sa défaveur.
Outre Nabé et Barry, on parle également de deux autres candidats de la mouvance pour le poste de président de la CCIAG. Mais ce sont des outsiders.
Ensuite, au niveau du Groupe Organisé des Hommes d’Affaires (GOHA) et des commerçants de Madina et autre, la candidature de Chérif Abdallah président du GOHA est très soutenue.
Mais le pouvoir chercherait une parade pour éliminer Chérif Abdallah de la course, puisque les membres du GOHA sont numériquement supérieurs. Ils paient régulièrement l’impôt, sont immatriculés au registre du commerce et n’ont aucune démêlée avec la justice. Difficile de les éliminer. Voilà pourquoi on a ajouté le critère « Savoir lire et écrire » pour briguer le poste de président de la CCIAG. Chérif Abdallah dit qu’il n’est pas concerné. Idem pour Barry Angola.
Pourtant, à regarder de près cette dernière disposition, elle vise les deux challengers sérieux qui pourraient cause de sérieux problèmes à Nabé, le candidat présumé d’Alpha Condé.
Ce samedi, les organisateurs des consultations étaient encore en conclave pour voir comment organiser des élections inclusives. Puisqu’ils ont compris que ceux qu’ils veulent exclure sont majorité et très unis. Une union sacrée qui est prête à barrer toute manipulation ou violation des statuts et règlements intérieurs de la CCIAG. Ça promet, à partir du lundi 17 mars !
