Syli National de Guinée : Des talents prometteurs, mais qui doivent s’aguerrir !

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À l’approche des éliminatoires de la CAN 2015, une nouvelle génération de Guinéens reprend le flambeau en équipe nationale. Des talents prometteurs, mais qui doivent s’aguerrir.C’est Ibrahima Traoré qui le dit, et cette analyse en forme de confession prend un sens particulier dans la bouche de l’un des joueurs emblématiques de la nouvelle génération : « La Guinée est à la croisée des chemins. Elle a un bon potentiel, avec des éléments de qualité ; elle a les moyens de tenir un rôle intéressant à l’avenir en Afrique…

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Mais elle peut aussi passer à côté de son objectif si certains d’entre nous ne confirment pas. On dira alors que cette équipe n’a pas su faire face à ses responsabilités. » À 25 ans, le milieu offensif du club allemand de VfB Stuttgart a endossé, avec Kevin Constant (Milan AC), le costume de leader d’une sélection dont une partie de l’avenir se jouera en septembre, avec le début des phases de poules éliminatoires pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2015.

Sur le papier, le Syli national présente plutôt bien. Comme la plupart des sélections africaines – à l’exception de la Côte d’Ivoire (avec Drogba, Yaya Touré ou Gervinho) ou du Cameroun (Eto’o) -, la Guinée ne compte aucune tête d’affiche de niveau mondial, mais elle aligne assez de joueurs talentueux pour (re)devenir à moyen terme l’une des bonnes équipes du continent.

« À part Constant et Traoré, aucun international n’évolue dans de grands clubs, à l’inverse d’un certain nombre de Camerounais, d’Ivoiriens ou de Sénégalais », reconnaît Michel Dussuyer, sélectionneur de l’équipe nationale reconduit pour 18 mois le 17 février dernier. « Certains appartiennent à des clubs moyens dans des championnats d’un bon niveau, mais ils peuvent avoir du mal à percer. » C’est notamment le cas de Sadio Diallo (23 ans), passé de Bastia à Rennes, où il a traversé la saison 2012-2013 comme un fantôme, avant d’être prêté à Lorient en août. « Il est arrivé directement en France en provenance de son pays et il n’a pas eu une formation à l’européenne, souligne l’entraîneur. Depuis plus d’un an, il a des difficultés à confirmer. Il doit comprendre que son apprentissage est loin d’être terminé. Car le talent ne fait pas tout. »

« Il faut qu’ils aient le temps de jouer dans leur club, ce qui n’est pas toujours le cas »

Depuis qu’il est revenu à la tête du Syli national il y a presque quatre ans, après un premier passage entre 2002 et 2004, Dussuyer a appelé en sélection plusieurs jeunes, dont beaucoup sont nés en France. « Le réservoir de joueurs n’est pas énorme, et cela limite les choix. Ces derniers mois, des garçons comme Mohamed Yattara [qui joue en France, à Angers], Baissama Sankoh [Guingamp] ou Idrissa Sylla [Zulte Waregem, Belgique], qui ont entre 20 ans et 23 ans, ont découvert le niveau international. Mais il faut qu’ils aient du temps de jeu dans leur club, ce qui n’est pas toujours le cas », déplore-t-il. Salim Cissé, sous contrat avec le Sporting Portugal, a ainsi demandé à être prêté à Arouca, un club portugais de moindre envergure, afin de jouer régulièrement. « Il a eu raison », commente Dussuyer.

Comme Ibrahima Traoré, le Français voit plutôt d’un bon oeil des hommes d’affaires guinéens investir dans de grands clubs de la capitale (Antonio Souaré, PDG de Guinée Games, dans l’Horoya AC, et Aboubacar Sampil, PDG de Nimba Holding, dans l’AS Kaloum). « C’est intéressant pour le football guinéen, lance le joueur de Stuttgart. Ces clubs vont voir leurs structures s’améliorer et cela devrait profiter à la formation des jeunes joueurs, car tout ou presque reste à faire à ce propos. La formation, c’est une partie de l’avenir du football national. » Avis aux intéressés.

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