Crise en République Centrafricaine : Témoignages poignants d’un rescapé guinéen rapatrié à Conakry !

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CONAKRY,07 JANVIER 2013-La crise en République Centrafricaine a poussé beaucoup de pays a y évacué leurs ressortissants. La Guinée qui n’y compte ni ambassade ni consulat, n’a rien fait pour les guinéens vivant à Bangui et estimés à une centaine. Il a fallu l’aide du Sénégal pour qu’une quarantaine de Guinéens soient rapatriés via Dakar. Ces guinéens sont arrivés à Conakry, le 06 janvier dernier. Abandonnés à eux-mêmes, ils ont du se débrouiller pour retrouver de la famille dans la capitale ou rejoindre les leurs à l’intérieur du pays. Diallo Ibrahima, étudiant guinéen à Bangui, rescapé des évènements, a narré sa mésaventure à GuineeDirect. Suivez !

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«  Musulmans et chrétiens s’entretuent à Bangui et personne n’est épargnée. On ne cherche pas à connaître votre origine. Les gens attendent à la sortie des mosquées pour tirer au hasard dans la foule. Au total, il y a six guinéens qui sont morts à Bangui. Ils ont été tués parce qu’ils sont musulmans. J’ai mon cousin, Bangaly Mara, originaire de Gaoual. Il a été tué à bout portant lorsqu’on sortait de la prière de 19 heures. On sortait en grand nombre de la prière et malheureusement lui a été atteint d’une balle des anti-balaka », témoigne Diallo Ibrahima, la trentaine.

Ce jeune qui étudiait au Soudan, a rejoint la Centrafrique il y a six mois. Il espérait y continuer ses études en arabe. Mal lui en a pris. Il explique comment ils ont été rapatriés de Bangui à Dakar puis Conakry. «  C’est un avion Sénégalais qui nous pris à Bangui. Nous sommes arrivés le 02 janvier à Dakar. Nous avons passé la nuit à l’ambassade de Guinée. L’ambassade a loué trois véhicules pour nous déposer à Conakry.  Chacun a reçu 5000 Francs CFA comme argent de poche. Nous sommes arrivés à Conakry le 6 janvier. Ils nous ont débarqués à la Maison des Jeunes de Matam.Au total, nous étions au nombre de 37 rapatriés. 12 sont restés au Sénégal, parce que selon eux le gouvernement guinéen ne va pas les prendre en charge. Nous, nous sommes arrivées à Conakry à 6h du matin. Au ministère des Guinéens de l’étranger, il nous a été difficile d’avoir un interlocuteur. Finalement, nous sommes tombés sur M.Fofana. Celui-ci  nous a conduits au centre d’hébergement de Matam. Où il n’y avait pas de places. Puis, on nous a envoyé à la Maison des Jeunes de Matam. Ils nous ont recensés et promis de nous envoyer à boire et à manger. Depuis, nous n’avons vu personne ».

Selon ce jeune rescapé, ce 07 janvier aux environs de 14 heures, le Premier Ministre Saïd Fofana et Mme Kaba Rougui Barry, ministre des guinéens de l’Etranger ont débarqué à la Maison des Jeunes de Matam. «  Ils ont trouvé que la plupart des familles avaient quitté les lieux puisque rien n’était mis en place pour l’accueil. Il n’y avait ni lit ni natte encore moins de toilettes. Quand le Premier Ministre et sa délégation ont quitté, des agents du Service National d’Action Humanitaire (SENAH) sont venus sous le prétexte de distribuer de l’argent pour les frais de transport. Ils disaient qu’ils s’étaient informés sur les prix des transports à la Gare routière et que c’est seulement ce qu’ils allaient donner. Quand ils ont commencé à partager, tout le monde a refusé. Les fonctionnaires ont aussitôt ordonné de fermer le centre. Voilà comment les choses se sont passées », commente Ibrahilma Diallo.

 Selon ce jeune, au total, il y a 100  guinéens recensés en Républicaine Centrafricaine. Une dizaine seulement peut se trouver les moyens de s’acheter un billet d’avion pour rentrer au pays. Une quarantaine de guinéens resteraient coincés à Bangui, sans pouvoir rentrer au pays. La plupart faisaient du commerce. Certains y avaient construit des maisons et y gagnaient bien leur vie.

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