CONAKRY,30 DECEMBRE 2013- « L’homme qu’il faut à la place qu’il faut », c’était un des slogans favori de feu Ahmed Sékou Touré, Responsable Suprême de la Dictature Révolutionnaire et du PDG RDA. Ce n’était qu’un simple mot dans la bouche d’un dirigeant qui ne faisait que discourir au lieu de développer son pays. Après 26 ans de règne sans partage, Sékou Touré a laissé aux guinéens un pays exsangue. Parce qu’il n’avait pas mis l’homme qu’il fallait à la place qu’il fallait.
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Voilà qu’après trois ans d’apprentissage de la gestion du pouvoir, Alpha Condé se rend compte qu’il n’avait, lui aussi, mis le ministre qu’il faut à la place qu’il faut. C’est un secret de polichinelle de dire que son gouvernement a été une équipe de récompense, constituée pour la plupart d’hommes incompétents.
En annonçant samedi, dans un discours improvisé, que son prochain gouvernement sera un gouvernement de mission, Alpha Condé a surpris plus d’un guinéen. Que les futurs membres de ce gouvernement auront une feuille de route et des missions bien précises. De facto, il reconnait n’avoir pas, auparavant, donné de missions précises à ces ministres. On avait assisté à la nomination des ministres sans une structure gouvernementale.
Pour des observateurs avertis, il ne faudrait point se réjouir de cette déclaration de Alpha Condé. « Il y a des pesanteurs ethniques et régionalistes qui sont plus forts qu’Alpha Condé. Les groupements et les coordinations régionales auront toujours le dessus sur le Chef de l’Etat », note cet observateur. A voir le contexte dans lequel Alpha Condé a tenu son discours, cet observateur a sans doute raison.
En effet, c’est en répondant à une invitation de la communauté baga de Kaporo que le Chef de l’Etat guinéen a de nouveau fait des écarts de langage. Il a par exemple adhéré à la demande de ces prétendus autochtones de Conakry d’interdire les manifestations de rue dans la capitale. Alpha Condé n’a pas, non plus, manqué de menacer les médias qui le critiquent. Désormais, promet-il, le Procureur va poursuivre toute personne qui se hasarderait à dire qu’il ne fait pas bien son travail.
Dans l’un ou l’autre des cas, les guinéens attendent concrètement de voir Alpha Condé à l’œuvre. Puisqu’il ne lui reste plus que deux ans pour convaincre.