Présidence de l’Assemblée Nationale : Et si Mamadou Sylla, président de l’Union Démocratique de Guinée, faisait basculer le perchoir à l’opposition républicaine !

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CONAKRY,25 DECEMBRE 2013-Le plus gros cadeau de noël que Elhadj Mamadou Sylla pourrait offrir à l’opposition guinéenne, et de facto à la démocratie guinéenne, serait de faire basculer la présidence de l’Assemblée Nationale vers l’opposition. L’homme d’affaires est en train de montrer qu’il n’est pas entré en politique pour jouer les figurants. Il entend bien jouer sa partition et caresse le rêve d’être un des vice-président de la nouvelle Assemblée Nationale guinéenne. Il a déjà sanctionné son secrétaire Général, Soriba Sorel Camara, qui a eu l’outrecuidance récemment de déclarer que l’UDG adhérait au choix de Claude Kory Kondiano pour être le candidat de la mouvance au poste de président de l’Assemblée Nationale. Aujourd’hui, selon plusieurs observateurs de la scène politique, c’est le président du défunt Futurelec Holding qui bloquerait la mise en place du nouveau Parlement.

 

GuineeDirect ayant en vain tenté de joindre l’homme d’affaires au téléphone, pour en savoir plus sur les dessous de l’affaire, nous nous référerons à notre confrère guineenews pour mieux cerner le problème. Selon ce confrère, Mamadou Sylla qui a obtenu trois sièges dans le cadre d’une alliance avec le RPG Arc-en-ciel aux législatives du 28 septembre dernier, souhaiterait être le premier vice-président du Parlement. Quoi de plus normal pour quelqu’un qui était candidat à la présidentielle du 27 juin 2010 et qui avait, à l’époque mis la main à la poche pour battre campagne ? Quoi de plus normal pour quelqu’un qui, lors des législatives du 28 septembre dernier, a réussi à sceller une alliance avec le parti présidentiel et à figurer en bonne place (sixième) sur la liste nationale du RPG Arc-en-ciel ?

L’homme d’affaires, président du Conseil d’Administration de la Banque Africaine pour le Développement Agricole et Minier (BADAM), qui a fait faillite pour mauvaise gestion, n’exclu pas de rejoindre l’opposition au cas où Alpha Condé et le RPG Arc-en-ciel refuseraient de lui accorder la vice-présidence du Parlement. Il argumente en parlant de l’accord qu’il a signé avec le RPG Arc-en-ciel. Même si cet accord, selon guineenews, ne dit pas explicitement que Mamadou Sylla doit être le vice-président du Parlement.

Ce qui est important dans cette affaire, c’est que Mamadou Sylla révèle être en discussion avec l’opposition. Et pour lui, si on le trompe le matin, le soir il peut rendre l’ascenseur. Cette sortie de Mamadou Sylla met la mouvance dans une mauvaise posture pour le perchoir du Parlement. Déjà, les divergences entre ressortissants de la Guinée Forestière ( qui sont parvenus à faire l’union sacrée autour de Claude Kory Kondiano) et les députés élus du RPG Arc-en-ciel originaires de la Haute Guinée, ne sont pas encore finies. «  Il y a toujours des mécontents au sein de la mouvance en ce qui concerne le choix de Claude Kory Kondiano. Même si l’accord de principe est acquis, certains députés pourraient voter contre le candidat choisi par Alpha Condé’ », nous a déclaré une source proche du RPG Arc-en-ciel ? Mais et l’opposition républicaine dans tout ça ?

Selon un observateur avertis, si l’opposition était très solide, elle devrait profiter de ces failles au sein de la mouvance présidentielle pour essayer de récupérer le poste de président de l’Assemblée Nationale. Au moins, pour une fois, elle peut se targuer de jouer l’arbitre en parfait gagnant. Mais, averti cet autre observateur, il y a la candidature solitaire de Jean-Marie Doré, de l’UPG, qui risque de tout chambouler. En annonçant précipitamment sa candidature, l’ancien Premier Ministre sème le trouble dans le jardin d’une opposition républicaine qui peine à trouver un candidat unique et solide pour le perchoir.  Ainsi, Jean-Marie Doré ne serait-ce qu’avec sa voix et celle de ceux qui voteraient pour lui, permettrait de facto au candidat du RPG Arc de l’emporter.

L’opposition républicaine devrait donc rapidement essayer de rassembler ses forces pour un consensus autour d’un seul candidat pour la présidence du Parlement. Les critères devraient porter non seulement sur le nombre de députés obtenu mais aussi, mais surtout, sur les capacités du candidat à rassembler les guinéens autour d’un idéal commun

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