CONAKRY, 07 DECEMBRE 2013-En marge de l’Assemblée Générale ordinaires de l’UFDG tenue ce samedi au siège du parti, Cellou Dalein Diallo a rendu un hommage à Nelson Mandela. La réunion a démarré par l’observation d’une minute de silence à la mémoire du premier Président noir de l’Afrique du Sud post apartheid. Extraits du discours du Président de l’UFDG.
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« La mort de Nelson Mandela constitue une grande perte pour l’Afrique du Sud, pour l’Afrique et pour toute l’humanité. Cet homme exceptionnel, héros de la lutte anti-apartheid, père de la nation, véritable père de la nation Sud- africaine dont les qualités de courage, de persévérance, de tolérance ont marqué notre siècle. Il s’est battu contre l’injustice et la discrimination pendant des longues années. Il a été emprisonné pendant 27 ans, maltraité, parfois humilié par ses geôliers parce qu’il voulait une Afrique du Sud où l’égalité des habitants étaient garantis. Il l’a obtenu et il a été élu président de la République Sud- africaine. Il ne s’est pas engagé dans une chasse aux sorcières. Il n’a pas voulu régler des comptes. Il a appelé le peuple Sud- africain à l’unité nationale et au pardon. Aujourd’hui dans ce pays, Noirs et Blancs, riches et pauvres vivent dans le respect de chacun. C’est un homme exceptionnel parce qu’il aurait pu engager une politique ou des actions qui visaient à se venger par rapport à ce qu’il a personnellement subi, par rapport à ce que les membres de son parti ont subi pendant le règne de l’apartheid. Mais il a appelé tous les Sud-africains à se pardonner et à se donner la main pour construire une nation forte et respectée.
Pour la Guinée, c’est un aussi deuil. Les jeunes de ma génération, nous étions à l’université au début des années 70, et au lycée vers la fin des années 60. Grâce à l’engagement de notre pays dans la décolonisation et dans la lutte contre l’apartheid, nous savions parfaitement ce qui se passait en Afrique du Sud. Nous savions ce que signifiait l’apartheid parce qu’on nous l’apprenait au lycée, ensuite à l’université. Nous connaissions l’existence de ce pays où il y avait la discrimination, où un homme qui était un symbole qui s’appelait Nelson Mandela était en prison. Notre pays a apporté une contribution forte à la décolonisation du continent africain et à la lutte contre l’apartheid. On peut reprocher beaucoup aux premiers dirigeants de notre pays, mais ils ont été intransigeants dans la lutte contre l’apartheid et la décolonisation de notre continent.
Donc pour la Guinée aussi c’est une perte, parce que ces militants de la décolonisation et de la lutte contre l’apartheid étaient régulièrement reçus dans notre pays. Ils ont reçu le soutien de la Guinée. Beaucoup d’entre eux ont voyagé avec des passeports diplomatiques guinéens. Beaucoup d’entre eux ont été formés dans notre pays. En juillet 2005, j’ai rencontré le président M’Beki qui m’avait accordé une audience. Lorsqu’on s’est rencontrés, j’ai dit que les jeunes de ma génération, les Guinéens qui n’avaient pas reçu la visite de Mandela, ni la sienne, à l’époque, étaient mal à l’aise. Parce qu’on les connaissait, peut-être, comme beaucoup sinon plus que la plupart des jeunes africains, parce que c’était dans nos programmes, l’idéologie, l’histoire. Je lui ai dit que la Guinée souffrait de n’avoir pas reçu le président Mandela et lui le président M’Beki. Il m’a dit que j’avais raison parce que son père lui-même a été formé au camp de Kindia. Il m’a dit d’organiser, avec le président Conté, vraiment cette visite qu’il doit à la Guinée. C’était devant Mme Sidibé qui était ministre des Affaires étrangères. Il a dit qu’il va réparer cette erreur parce que le soutien que leur a apporté la Guinée dans la lutte contre l’apartheid était loin d’être oublié dans ce pays-là. C’est ainsi qu’on a commencé à organiser son arrivée ici et nous avions à l’époque demandé à ce que l’Afrique du Sud ouvre une ambassade en Guinée, compte tenu de ces liens qui ont uni l’ANC et le gouvernement guinéen. Donc nous sommes en deuil. Nous avons constaté avec beaucoup de bonheur que le monde entier ait reconnu les mérites de Nelson Mandela et il bénéficie aujourd’hui d’un hommage unanime. Il devrait être une source d’inspiration pour tous les hommes politiques africains dans leur combat au service de nos peuples parce que c’est un exemple rare.
Je pense que tous les pays du monde, sur les cinq continents, reconnaissent la valeur de l’homme. Cela doit être une fierté pour nous les Africains, pour les Noirs dont Nelson Mandela est issu, parce qu’il n’y a pas de discordance. Tout le monde accepte que Nelson Mandela est un homme exceptionnel dans la construction de la nation et dans la lutte contre l’injustice. Il a su allier fermé, courage, tolérance et attachement à un certain nombre de valeurs sans lesquelles il aurait été difficile de réconcilier les Sud-africains compte tenu de l’histoire de ce pays. »