CONAKRY,23 DECEMBRE 2013-Alors qu’il est déclaré porté disparu par ses collègues de Planète FM, Mandian Sidibé a été suspendu de tout exercice du métier de journaliste en Guinée, pour une période de 45 jours, par le Conseil National de la Communication. La décision en date du 19 novembre n’est tombée qu’hier dans la journée. Et pour ne rien arranger, l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (Urtelgui), dont Planète FM est membre, a rendu publique une déclaration hier. Elle envoie un avertissement à Planète FM pour non respect des principes éthiques et des règles déontologiques qui régissent la profession de journalisme en Guinée.
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En plus de cette déclaration et de la suspension, Mandian Sidibé est convoqué par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DJP). Le Directeur de la DPJ a reconnu devant nos confrères de Guineenews que son département envoyé deux convocations au Directeur Général de Planète FM. L’une a été déposée par Ibrahima Konaté (que Mandian accuse d’être derrière les loubards qui ont tenté de l’enlever dimanche dernier).
L’autre plainte concerne le Procureur de la République près le tribunal de Première instance de Dixinn. Celui-ci a demandé à la DPJ l’ouverture d’une enquête autour des évènements qui ont entraîné la mort d’un jeune de 15 ans le dimanche dernier, suite à l’appel au secours lancé par Mandia Sidibé.
Aujourd’hui, force est de reconnaître que l’étau se resserre derrière Mandian Sidibé, journaliste au style particulier, qui déballait tous les secrets du régime d’Alpha Condé à travers ses émissions Palabres et la Ronde des Journalistes. De l’avis de plusieurs journalistes, Mandian Sidibé a été cette fois-ci piégé par le pouvoir d’Alpha Condé qui lui en voulait depuis des lustres.
Pour des observateurs avertis, le meurtre du jeune Aziz consistait tout simplement à faire écarter tout cas de délits de presse ( qui sont dépénalisés par la nouvelle loi sur la presse) pour faire tomber Directeur Général de Planète FM sous le coup de « troubles à l’ordre public ayant entraîné la mort ». Ce qui est paradoxal dans cette affaire, c’est qu’on ne cherche pas le tueur du jeune Aziz.
La maman de l’enfant a fait hier un témoignage pathétique sur les médias. Elle a expliqué que son enfant venait juste de transporter sa marchandise lorsqu’il est tombé sur les émeutes. Il est allé s’abriter sous la véranda d’une boutique. « C’est là qu’un gendarme est venu lui tirer une balle à bout portant. S’ils veulent prendre Mandian, qu’ils le cherchent pour autre chose. Mandian n’est ni de près ni de loin impliqué dans la mort de mon fils. C’est un gendarme qui a tué Aziz », a-t-elle déclaré.
Les journalistes guinéens devraient donc bien méditer sur le sort de Mandian Sidibé. Celui-ci est obligé aujourd’hui de vivre dans la clandestinité par crainte d’être arrêté par un régime qu’il a toujours dénoncé. Demain à qui le prochain tour ?
Konaté Mamady