Boubacar Barry (UNR) : « Dadis a été victime de manigances politiques…Il a reçu une balle le 3 décembre 2009. S’il en était mort, ça allait être la catastrophe en Guinée ! »

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CONAKRY,14 NOVEMBRE 2013-Boubacar Barry, président de l’Union Nationale pour le Renouveau (UNR) était l’invité de l’émission Œil de Lynx, de la radio Lynx FM, ce jeudi. Il est revenu sur les législatives du 28 septembre, l’échec de son alliance avec l’UFDG, ses relations avec le capitaine Moussa Dadis Camara et son départ du PNR.

 

Evoquant ses liens avec son ancien parti le PNR, Boubac Barry réagit : «  nous ne sommes plus dans la ligne politique. Nous sommes jeunes, nous sommes dans l’arène politique. Félicitation au PNR d’avoir obtenu un député….J’ai fais un travail important au niveau du PNR. Peut-être ont certainement voté PNR en pensant avoir voté pour Boubacar Barry. Mais si les conditions de l’élection avait été beaucoup plus transparente, je suis convaincu que l’UNR aurait pu avoir beaucoup de députés. Maintenant, ce n’est pas parce que je ne suis pas élu député que je vais cesser d’exister. Nous allons lentement et sûrement ».

Revenant sur la défaite de son parti aux législatives, Boubacar Barry soutient mordicus que le vote a été communautariste est lié à la dynamique engagée derrière le leader de l’UFDG au Foutah Djallon. « En Moyenne Guinée, c’est l’UFDG qui a raflé tout. En Haute Guinée, c’est le RPG Arc-en-ciel. C’est normal que l’UFDG soit la principale force politique de l’opposition et je ne me mesure pas à l’UFDG. C’est petit à petit que l’oiseau fait son nid… »

Parlant de l’échec de son alliance avec l’UFDG aux législatives, il révèle : « Nous avions souhaité avoir une alliance avec l’UFDG. On nous a proposé d’être dans la liste de l’UFDG. J’ai pensé à mes camarades du Parti. Si la dynamique permet à mon parti d’évoluer avec le parti, c’est bon. Ça ne m’arrangeait pas du tout d’aller sur la liste d’un parti en sachant que la possibilité d’être élu n’existait que pour moi. Et puis, je souhaitais que l’UNR, en tant que parti politique, soit à l’Assemblée Nationale. Je ne peux être député que sur la liste que je suis élu et je me proclame président d’un parti, je ne voyais pas comment j’allais m’identifier. Voilà pourquoi j’ai décidé d’aller avec mon identité, celle de l’UNR. ..Il faut travailler maintenant pour amener les sympathisants à se transformer en militants de l’UNR ».

De la prise du pouvoir par le CNDD en 2008, Boubacar Barry soutient : « Quand l’armée a pris le pouvoir, tout le monde a salué l’arrivée du CNDD….La situation économique du pays avait atteint un tel degré que tout le monde était mécontent. Ceux qui étaient responsables à l’époque non pas pris le temps de déposer le Président Conté qu’ils savaient malade. Parce que chacun tirait son profil. Tout le monde en avait marre finalement et c’est tout le pays qui s’est soulevé en  2007. Il ne faut pas qu’on trouve des explications complexes à la situation de la Guinée…. Après la prise du pouvoir par le CNDD,  les choses ne sont pas passées comme on le souhaiterait. Chacun a attiré la politique de son côté pour en tirer profit. Les accords de Ouagadougou disposaient qu’on devait organiser les législatives avant les présidentielles. C’est quand les politiques s’en sont mêlés qu’il y a eu des problèmes ».

Sur le programme du CNDD, le président de l’UNR enchaîne en ces termes: « au bout de six mois, tout le monde a commencé à danser politique. On a été détourné de l’objectif qu’on s’était fixé. Par rapport à la loi, Dadis a dit qu’il peut ôter la tenue pour devenir candidat. Quand il dit, je suis militaire et qu’il peut ôter la tenue pour devenir candidat, je crois qu’il avait raison. Il avait promis des restructurations pour une période de deux ans….Il n’avait jamais été question des élections en 2009. C’est quand les gens se sont levés au Palais du Peuple pour crier 2009, que le capitaine Dadis a dit qu’on va aller aux élections. Dadis a été victime de toutes les manigances politiques. Il a reçu une balle dans la tête. S’il en était mort, ça aurait été la catastrophe en Guinée. Il est impulsif, il peut crier, mais il ne peut pas faire du mal à un guinéen….Dadis était allé jusqu’à dire qu’il allait laisser le pouvoir pour le donner à un civil. Il a publiquement dit que c’est à moi qu’il allait remettre le pouvoir et ça m’a crée des problèmes. Chaque fois qu’il était nécessaire de lui dire la vérité, je le lui disais. Je passais 18h sur 24 avec lui. Les autres 6heures, ça se passait au camp et je ne vivais pas au camp… ».

Parlant du PDG, il a déclaré que c’est la mauvaise politique engagée par Sékou Touré qui a conduit la Guinée dans la pauvreté. Il accuse le système de Sékou Touré d’avoir décimé l’élite du pays. Que la démocratie s’est arrêtée en 1964. Après, c’était la dictature jusqu’en 1984. Pour Bouba Barry, le PDG ne peut pas se prévaloir d’avoir instauré une démocratie en Guinée. « Mohamed Touré en tant que secrétaire général du PDG doit assumer l’historique du PDG, en bien et en mal. Parce que ce parti n’a pas changé d’idéologie… ».

Du fonctionnement de l’Alliance Agir Ensemble pour la Guinée, qui avait pour objectif de véhiculer le centrisme, Boubacar Barry reconnaît qu’ils n’ont pas pu  traduire en acte concret cette volonté. Mais qu’il y a eu des actes comme le soutient apporté par le GPT à l’UNR à Dabola. «  Le centrisme va être la voie politique médiane qui va permettre à la Guinée d’aller de l’avant. Nous continuons à travailler dans ce sens. Nous allons nous retrouver bientôt pour revoir les mécanismes de collaboration », a soutenu le leader de l’UNR .

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