CONAKRY,06 NOVEMBRE 2013-Elhadj Aboubacar Somparé, ancien président de l’Assemblée Nationale, a été l’invité de l’émission Œil de Lynx, de la radio Lynx FM, ce mercredi. Membre du Collège des Facilitateurs du dialogue inter guinéen, Elhadj Somparé est revenu sur l’organisation des élections législatives du 28 septembre 2013, le fonctionnement du Parti de l’Unité et du Progrès et surtout a levé un coin de voile sur les raisons qui ont poussé le CNDD à prendre le pouvoir au lendemain du décès du Président Lansana Conté. L’empêchant de facto de jouer le rôle de dauphin constitutionnel.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!
Faisant le bilan du travail effectué par le Collège des facilitateurs, Somparé a félicité la classe politique qui a fait preuve de beaucoup de patriotisme pour qu’on aboutisse à l’organisation des élections législatives.
Des fraudes enregistrées aux législatives, l’ancien Président de l’Assemblée National dit qu’il n’y a pas d’élections parfaites. « Quoique l’on fasse, il y aurait eu des abus. Les élections ont été organisées pendant trois ans. Elles auraient du l’être en 2011. Ce qui a donné du travail. La révision a comporté des erreurs. Désormais, il faut prendre des précautions pour que le recensement ne connaisse pas d’erreurs. On a reproché au travail qui a été fait l’éloignement des bureaux de votes, les doublons….Quand on prend la proportion de ce qui a été corrigé, ce n’est pas extraordinaire », a noté l’ancien Secrétaire Général du PUP.
L’ancien chef du perchoir guinéen d’ajouter quand même que c’est l’une des élections les plus surveillées en Afrique. « Il y a eu beaucoup d’observateurs nationaux et internationaux. C’est pourquoi la facilitation a demandé aux partis politiques d’aller aux élections. Il a été demandé à la CENI de corriger les dysfonctionnements avant d’aller aux élections ».
-Pour Somparé, il était important d’aller à ces législatives pour mettre en place une Assemblée Nationale qui aura pour rôle de contrôler l’action gouvernementale. Les enjeux du nouveau parlement, ça sera de conférer la légalité aux actes du gouvernement, elle complète les institutions républicaines. L’Etat de droit pourra se bâtir tranquillement avec la mise en place de l’Assemblée Nationale, a-t-il dit en substance.
-Par rapport aux éventuels blocages au Parlement, Elhadj Aboubacar Somparé a noté que l’Assemblée n’aura pas la possibilité de voter des lois organiques parce qu’aucune entité n’aura les deux tiers. Il demande aux uns et aux autres d’accepter de partager les responsabilités dans les différentes commissions de l’Assemblée Nationale. « La Guinée a des ressources énormes, pour valoriser tout cela il est important que la classe politique soit unie. Il faut organiser des débats civilisés pour que tout le monde gagne », a noté Somparé.
Pour Somparé, l’opposition actuelle et la mouvance actuelle sont issues du même corps. Elles étaient toutes opposées au Président Lansana Conté. Que l’échec du PUP aux législatives de 2013 serait lié à la pratique selon laquelle le PUP était financé par le Président Lansana Conté. Une fois Conté décédé, il n’y a pas eu de financiers. « Le PUP a eu des difficultés en Haute Guinée et Moyenne Guinée. Maintenant les partis politiques sont dans une logique de communautarisation. Ce qui est une faiblesse par rapport au temps du PUP », souligne-t-il.
-De l’implication des préfets dans le processus électoral, Somparé a déclaré que c’est parce qu’ils veulent défendre leurs positions qu’ils agissent de la sorte. Que les fonctionnaires se donnaient une certaine liberté pour aider le parti au pouvoir. « Mais l’opposition procédait, elle aussi, à une autre forme de corruption. Personne ne peut lutter contre ça…Au temps de Conté, l’opposition procédait à une fraude électorale spectaculaire. En Haute Guinée, on est allé jusqu’à brûler des champs des paysans qui étaient avec le PUP. Au Foutah, il y avait des loubards qui s’en prenaient aux gens », révèle l’ancien président de l’Assemblée Nationale.
Parlant de l’échec de son choix comme dauphin constitutionnel, Somparé a annoncé que le jour où il a prononcé le décès du Président Lansana Conté, le Président de la Cour Suprême a été invisible jusqu’à minuit. « J’ai été trahi par l’entourage et par mon propre parti. Mais, je vais tout écrire dans mes mémoires… Avant la mort de Conté, le pays a été tenu en sabotage par les syndicats qui recevaient de l’argent de l’extérieur. Toute la classe politique, en dehors de Ba Mamadou, s’était rallié aux militaires qui ont pris le pouvoir. Moi, j’ai joué mon rôle. Il y a des causes au dessus de tout ça et les gens n’en parlent pas. Mais comme je l’ai dit, je vais écrire tout dans mes mémoires ».