Sidya Touré :«Nous récusons la présence d’un autre magistrat-superviseur à la centralisation des résultats de Matoto ! »

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CONAKRY,14 OCTOBRE 2013-L’opposition républicaine s’est retrouvée à nouveau ce dimanche au domicile de Sidya Touré à La Minière. Il était question de plancher autour de la désignation par la CENI, via la Cour Suprême, d’un second magistrat pour assister celui qui préside la commission administrative de centralisation des résultats de Matoto.  L’opposition n’y a vu qu’une volonté manifeste de la CENI d’inféoder des magistrats qui ont déjà fait leur travail. Guineedirect vous propose l’intégralité du discours tenu par Sidya Touré au sortir de cette conférence de presse.

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« Nous venons de tenir une réunion de l’opposition républicaine autour de ce qui se passe à Matoto. Il est bon de rappeler que nous sommes au quinzième jour ou plus depuis l’élection du 28 septembre, il est inimaginable que pendant tout ce temps, il n’ait pas été possible de déclarer un vainqueur des élections à Matoto. Le cas typique de Matoto nous interpelle à plus d’un titre. Depuis un certain temps, nous avons assisté à des aller et retour du RPG tendant à faire croire qu’une fois qu’on a su les résultats, que cela est dû non seulement que le représentant de l’Ufr ne devait pas être dans la salle mais qu’également le président de la commission de centralisation a un parti pris. On a essayé de faire prospérer cette idée à tel point curieusement au moment où le RPG quittait la salle, le représentant du ministère de l’administration est parti avec lui, on se demande où est le fonctionnaire, où est le politique. C’est sur ce fait qu’avec l’insistance du RPG, il a été été demandé d’apporter un correctif à la commission de centralisation de Matoto. La proposition faite par la Ceni a été d’envoyer un magistrat pour remplacer celui qui est en place mais cela ne peut se faire que par la Cour Suprême, envoyer un magistrat pour assister le magistrat qui a fait le travail depuis quinze jours, et dont on connait pratiquement tous les résultats. Fort de ce pré-accord avec certaines personnes je crois, le président de la Ceni, au lieu de désigner un magistrat qui devrait assister celui qui est déjà en place s’est permis d’envoyer l’ordre de mission désignant un nouveau magistrat en sorte de Deux ex machina parce que c’est lui qui fera tout le travail du président et même le suppléer au cas échéant. Cette formulation de l’ordre de mission est en contradiction totale avec l’article 85 du code électoral guinéen, qui dit que le président de la commission administrative de centralisation des votes est nommé sur proposition du conseil constitutionnel et non par le président de la Ceni. Donc, il y a là une contradiction fondamentale. Mais mieux, la Ceni va plus loin. Non seulement, elle interprète la loi en donnant des attributions qu’elle n’a pas mais elle modifie même le contenu de la loi, ce qui est le rôle du législatiteur. Il ne peut pas être accepté aujourd’hui dans l’état où se trouve aujourd’hui le processus électoral de décourager les magistrats qui ont fait correctement leur travail. Tout ce à quoi nous avons assisté en Haute Guinée, en forêt, à Fria, à Dubréka, à Kissidougou, à Mandiana où nous avons eu un vote à 97 pour cent, même les vaches ont voté, que des magistrats aient accepté cela qu’un autre magistrat a fait sa tâche au jour le jour soit sanctionné parce que le parti au pouvoir le souhaite. Nous nous sommes opposés catégoriquement à ce qu’un autre magistrat remplace celui qui est en place. Nous avons déclaré dans la salle que nous ne resterons pas si ce nouveau magistrat désigné par le président de la Ceni prenait fonction. Nous avons préparé également une lettre pour porter plainte directement  à la cour suprême parce qu’il est de son rôle de désigner de telles personnes. Si un magistrat devait être révoqué, il ne peut l’être que par celui qui l’a proposé c’est-à-dire le Conseil constitutionnel. Je voudrais réaffirmer notre volonté de voir ces élections annulées et en attendant, nous récusons de la manière la plus catégorique la présence d’un autre magistrat-superviseur, un terme créé par la Ceni, qui n’existe pas dans le code électoral guinéen. Je crois que la Ceni devait s’occuper à la tenue des élections un peu plus propres ».

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