CONAKRY (Xinhua) -Face à la volonté manifeste du pouvoir et de la Commission électorale nationale indépendante ( CENI) de « tripatouiller » le fichier électoral guinéen, les partis politiques de l’opposition ont réitéré mercredi, leur engagement à utiliser les voies de recours possibles, pour s’opposer à tout scrutin qui ne présenterait pas de réelles garanties d’équité et de transparence.
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Le porte-parole de l’opposition Aboubacar Sylla rappelle que depuis la fin de la crise politico-sociale, avec la conclusion d’un accord, les autorités politiques actuelles et la CENI multiplient les violations du code électoral et des accords intervenus dans le cadre du dialogue politique inter-guinéen.
Selon lui, les anomalies dues à l’inobservation des clauses de l’accord politique s’articule autour de la diminution de la période de 15 jours prévue pour la révision additionnelle des listes électorales, l’annulation pure et simple de cette révision complémentaire pour la région de N’zérékoré, l’inversion de l’ordre d’exécution d’opérations importantes de sécurisation du fichier électoral par la réalisation de l’affichage des listes provisoires avant leur apurement (dé-doublonnage, arbitrage et monitoring).
En conséquence, les leaders de l’opposition estiment que l’affichage prématuré des listes électorales provisoires a révélé de nombreuses insuffisances dont, des cas d’omissions ou de disparation d’électeurs dans certaines localités, la délocalisation des bureaux de vote au détriment d’agglomérations à forte concentration d’électeurs dans des régions favorables à l’opposition et le rattachement de nombreux électeurs à des bureaux de vote distants de plusieurs dizaines de kilomètres de leurs lieux de résidence, sont des imperfections notoires du processus.
De même, l’explosion de l’électorat (jusqu’à 45% de hausse dans certaines circonscriptions) ces trois dernières années dans les régions favorables au pouvoir et la baisse de la population électorale dans les zones représentant des fiefs de l’opposition constitue une source d’inquiétude pour l’opposition, a indiqué M. Sylla, avant d’ajouter que l’augmentation du nombre de bureaux de vote passé de 9.000 en 2010 à près de 12.000 ainsi qu’une réduction de ces bureaux dans des régions réputées favorables à l’opposition est un véritable paradoxe.
C’est pourquoi, a-t-il dit, « malgré l’assurance donnée par la CENI quant à la correction des anomalies constatées et à l’exécution complètes des opérations de dé-doublonnage, d’arbitrage et de monitoring », l’opposition républicaine a de sérieuses raisons de douter de la suppression de toutes les insuffisances constatées. « La correction des graves insuffisances mises en évidence est indispensable si l’on veut assurer un minimum de fiabilité au fichier et créer des conditions minimales de transparence et d’équité pour l’organisation d’élections législatives crédibles, » a précise le porte-parole de l’opposition.
L’opposition a exigé pour cela que soit effectué un nouvel affichage public des listes électorales assainies pour une période de quelques jours, afin que les citoyens s’assurent de leur inscription effective et de leur rattachement à des bureaux de vote suffisamment proches de leurs localités respectives. Une telle démarche est parfaitement conforme au planning des opérations électorales adopté dans le cadre de l’accord politique inter-guinéen qui dispose que les listes électorales provisoires ne doivent faire l’objet d’affichage qu’après l’application des différentes opérations de sécurisation prévues.
Au cas où les autorités publiques et la CENI s’opposeraient à ce nouvel affichage, l’opposition républicaine se réserve le droit de recourir, dans les prochains jours, aux manifestations publiques pacifiques, conformément aux droits que lui confèrent la constitution et les lois du pays.