La campagne pour les élections législatives du 24 septembre en Guinée, scrutin repoussé depuis près de trois ans, était encore morne et n’attirait pas grand monde mercredi, quatre jours après son démarrage, selon l’AFP et des témoins.
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Cette campagne a été lancée samedi, et doit durer jusqu’au 22 septembre mais les affiches sont presque invisibles à Conakry à l’exception d’endroits comme le boulevard menant au port.
De rares autocollants sont visibles sur des murs et banderoles dans certaines artères, en plus de quelques panneaux publicitaires. Les habituels cortèges de voitures ne sont pas encore en branle dans la capitale.
Les principaux chefs de listes du pouvoir et de l’opposition ont entamé leur campagne par la province.
Le principal opposant et ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), était cette semaine à Mamou (centre) où il a fustigé l’attitude du gouvernement et de la commission électorale qui selon lui, « tiennent coûte que coûte à voler la victoire à l’opposition ».
Le secrétaire général du Rassemblement pour le peuple de Guinée (RPG, au pouvoir), Saloum Cissé, était à Siguiri (Haute-Guinée, est).
Lors d’un des rares meetings dans la banlieue de Conakry, un responsable du RPG a cette semaine accusé les anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté, tous opposants et chefs de listes, d’être « responsables de la misère de la population et de l’appauvrissement du pays », dont la majorité de la population est pauvre malgré ses richesses minières.
Ces législatives auraient dû avoir lieu dans les six mois suivant l’investiture, en décembre 2010, d’Alpha Condé, premier chef d’Etat démocratiquement élu de ce pays à l’histoire marquée par les violences politiques, militaires et ethniques.
Mais elles ont été reportées à de nombreuses reprises, faute de consensus sur leur organisation.
L’opposition a longtemps accusé le pouvoir « autoritaire » de M. Condé de préparer des fraudes à ce scrutin afin de s’assurer la majorité à l’Assemblée nationale.
Elle a organisé de nombreuses manifestations à Conakry pour des législatives « libres et transparentes » ayant presque toutes dégénéré en violences meurtrières avec les forces de l’ordre.
Les dernières législatives en Guinée remontent à juin 2002, sous la présidence du général Lansana Conté, décédé en décembre 2008 après 24 ans au pouvoir.
C’est actuellement un Conseil national de transition (CNT, non élu) qui fait office de Parlement.