CONAKRY,21 AOUT 2013-Les leaders politiques du bloc « Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition, de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), du Club des républicains (CDR) et du Front d’union pour la démocratie et le progrès (FDP) » menacent de boycotter les élections législatives prévues en septembre prochain, si les conditions de sécurité ne sont pas remplies.
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Au cours d’une conférence de presse organisée conjointement mardi par l’ensemble des leaders politiques de l’opposition, la question de sécurisation du processus électoral et les garanties devant accompagner l’organisation des élections ont fait l’objet de débat et d’échange entre les hommes politiques et la presse locale.
Le porte-parole de l’opposition Aboubacar Sylla a dénoncé « les manigances » du gouvernement, qui est déterminé à organiser des élections législatives non favorables à la victoire de l’opposition, afin d’envoyer seulement les députés du Rassemblement du Peuple de Guinée Arc-en-ciel (RPG Arc-en-ciel, parti au pouvoir) au sein de la future Assemblée nationale de Guinée.
Selon lui, l’organe chargé d’organiser les élections législatives, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a dénoncé le retard dans l’exécution du chronogramme électoral qui devrait aboutir à la tenue effective des dites législatives le 24 septembre.
Le découpage électoral récemment réalisé par la CENI a suscité des craintes et des inquiétudes chez les populations, malgré la version du parti au pouvoir disant que cela contribuerait à rapprocher les électeurs de leurs bureau de vote à travers tout le pays, a fait savoir M. Sylla.
Les leaders politiques ont reconnu le sens positif du fait que le nombre des bureaux de vote a passé de 9 000 en 2010 à 12 000 bureaux de vote. Toutefois, cette situation risque de perturber certains électeurs qui ont été déplacés d’un bureau de vote à un autre sans aucune possibilité de retrouver plus facilement leurs bureaux de vote le jour du scrutin.
Pour le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), la classe politique de l’opposition ne peut participer à un scrutin que la CENI veut organiser sans prendre en compte les clauses contenues dans les accords politiques de sortie de crise, obtenues suite à plusieurs mois de dialogue inter-guinéen piloté par un émissaire de la communauté internationale.
« Je ne peux pas vous dire aujourd’hui si l’on ira aux élections législatives, mais il faut respecter la loi », a déclaré Cellou Dalein Diallo.
Jean Marie Doré, président de l’Union pour le progrès de Guinée (UPG) a accusé la CENI de travailler dans toute opacité pour favoriser le camp du pouvoir afin d’obtenir une victoire écrasante au sein du futur Parlement guinéen.
Il a estimé que cette institution électorale violait systématiquement les lois électorales et les accords politiques qui orientent et encadrent toutes les étapes du processus électoral.
« Les informations qui filtrent sur l’organisation du processus ne peuvent pas nous laisser tranquille, car le récent découpage électoral et l’augmentation du nombre de bureaux de vote est une source d’inquiétude pour nous », a souligné M. Doré, avant d’ajouter que la communauté internationale doit s’impliquer davantage pour éviter toute manipulation du ficher électoral par le pouvoir en place en connivence avec la CENI.
Quant aux responsables politiques de la mouvance présidentielle, l’heure est aux préparatifs pour le début de la campagne électoral dont la date sera fixée dans les prochains jours.
Lors d’une récente rencontre entre les partis politiques et les membres de la CENI, Diao Camara de la mouvance présidentielle a souligné que le découpage électoral permet aux millions d’électeurs d’éviter trop des va-et-vient le jour du vote, surtout pour les citoyens se trouvant dans les localités où l’accès n’est pas facile.
Il a demandé aux leaders politiques de faire confiance à la CENI qui est déterminée à tenir toute sa promesse en organisant des élections crédibles, transparentes et fiables dans l’intérêt de tout le pays, et sans exclusion aucune.
Pour sa part, le président de la CENI Bakary Fofana a réaffirmé récemment dans un communiqué l’engagement de son institution à organiser des élections législatives crédibles et équitables, avec la participation de toutes les composantes de la vie politique guinéenne, engagées dans la course vers les législatives.
A ce jour, il revient donc aux membres du comité technique de veille sur le processus électoral de prendre leur bâton de pèlerin afin de surveiller et contrôler concrètement toutes étapes préparatrices du processus électoral, pour éviter ainsi des attitudes pouvant compromettre la crédibilité et la fiabilité des élections législatives attendues par les populations et par les partenaires au développement.
Le fichier électoral actuel comprend 5,3 millions d’électeurs qui seront répertoriés partis dans 12 000 bureaux de vote répartis dans toutes les circonscriptions électorales du pays.
Xinhua