Le deuxième tour de l’élection présidentielle malienne aura lieu dimanche 11 août. L’occasion de passer au crible les axes clés des programmes économiques respectifs des deux candidats, Ibrahim Boubacar Keita (IBK) et Soumaïla Cissé.
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Alors que le deuxième tour des élections maliennes se profile, Jeune Afrique a passé en revue les programmes économiques des deux candidats. Tandis que Soumaïla Cissé semble vouloir emmener le pays sur une trajectoire libérale, son opposant Ibrahim Boubacar Keita (IBK) adopte une tonalité plus nationaliste.
Se définissant lui-même comme « le candidat de la modernité », Soumaïla Cissé et son parti, l’Union pour la République et la Démocratie (URD), présentent un programme plutôt libéral et assurent pouvoir créer 500 000 emplois en cinq ans dans un pays qui peine encore à se relever de la guerre. Ancien ministre des Finances d’Alpha Oumar Konaré et ex-président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de 2004 à 2011, « Soumi » peut se targuer d’avoir une expérience conséquente en matière d’économie. Au Mali, on le compare souvent à l’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara.
Faire du secteur privé le moteur de la croissance économique »
Diane Touré, porte-parole de Soumaïla Cissé en France, souligne « l’importance de la compétitivité » dans le secteur des matières premières qui, selon le candidat, ne profite pas assez aux Maliens. Désireux de transformer radicalement l’économie du pays, Soumaïla Cissé propose de s’appuyer d’abord sur les secteurs de l’agriculture, des mines et du textile. Rappelant son expérience à la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), Diane Touré ajoute que Cissé avait été nommé, en mai 1984, Coordinateur du projet Mali-sud II, financé par la Banque mondiale. Ce programme visait notamment à moderniser les usines d’égrenage et à en créer de nouvelles afin de développer des zones cotonnières supplémentaires.
Dans son programme, Soumaïla Cissé regrette que le secteur privé de son pays soit « si peu compétitif dans un environnement régional marqué par l’ouverture des frontières ». Décidé à faire de la promotion de ce secteur « un axe central » de son programme, le candidat propose de réduire les coûts de création d’entreprise, de simplifier la structure de l’imposition et les opérations du commerce international ; des mesures que l’on peut qualifier de plutôt « libérales ». Un adjectif dont Diane Touré se félicite : « Nous sommes libéraux car nous sommes modernes », a-t-elle confié à Jeune Afrique.
Sorti grand favori du scrutin au premier tour avec 37,9 % des voix (contre 19,7% en faveur de Soumaïla Cissé), IBK a débuté sa carrière comme conseiller du Fonds européen de développement au Mali. En 1991, à la chute de la dictature du général Moussa Traoré, il s’engage en politique au côté d’Alpha Oumar Konaré, élu président du pays en 1993. L’année suivante, il est nommé Premier ministre au moment où une crise sociale paralyse le pays.
Décrit comme un « social-démocrate au volontarisme fort », IBK souhaite redonner au Mali toute sa souveraineté nationale. Catégoriquement opposé à donner son autonomie politique et économique au Nord du pays, il propose néanmoins la création de « zones économiques prioritaires » afin d’optimiser au maximum les atouts de cette région.
oint au téléphone par Jeune Afrique, Mamadou Camara, porte-parole d’IBK à Bamako, insiste sur l’importance de la diaspora qui constitue pour lui « la 9e région du Mali ». Outre la création d’une Maison des Maliens de l’extérieur et d’un guichet foncier dans tous les consulats, IBK souhaite créer une Banque réservée à la diaspora de manière à ce que les flux de capitaux émis par celle-ci soient réinvestis dans des secteurs réellement productifs.
Autre mesure phare du programme d’IBK : la création d’un fonds pour l’emploi, d’un montant de 250 milliards de F CFA (500 millions de dollars), afin de pallier la faiblesse des banques et d’aider les entrepreneurs « méritants » à développer leurs entreprises. Interrogé sur la manière dont le candidat compte utiliser l’argent public, Mamadou Camara insiste sur le caractère « sourcilleux et intraitable » du candidat quant à la bonne et juste répartition de ces fonds.
Au sujet de l’emploi, IBK, via son porte-parole, se dit « bien plus réaliste et transparent » que son concurrent. Les 500 000 nouveaux postes annoncés par Soumaïla Cissé lui paraissent ainsi « totalement illusoires ». Avec un objectif de 200 000 emplois créés sur 5 ans, IBK se défend de faire « des promesses en l’air »
Lire l’article sur Jeuneafrique.com : IBK/Cissé : deux visions économiques s’affrontent
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