CONAKRY, 04 AOUT 2013-« Nous avons signé un accord. Ils ne peuvent plus faire sortir des gens dans les rues pour des élections. Maintenant, ils donnent de l’argent aux enfants pour sortir. Mais la loi condamne cela. Quiconque descend dans les rues on l’arrêtera. L’affaire de courant est un acte de ‘’sabotage’’.Aucun gouvernement guinéen n’a dépensé dans le secteur de l’énergie comme mon gouvernement ». Propos tenus par Alpha Condé au Palais du Peuple le samedi 3 août.
«Quels sont ceux qui sont entrain de nous combattre ? Quels sont ceux qui donnent de l’argent aux enfants pour qu’ils sortent dans les rues ? Vous les connaitrez ? D’où vient cet argent ? Vous les saurez au temps venu ? », s’est-il interrogé plus loin le Chef de l’Etat guinéen.
Auparavant, le ministre Alhassane Condé, de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation et Madifing Diané, de la Sécurité, avaient accusé l’opposition de manipuler les jeunes qui ont déferlé sur les rues de Conakry pour exiger de l’électricité.
L’opposition n’a pas tardé à réagir. Aboubacar Sylla, président de l’UFC et porte-parole du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition, a déclaré que l’opposition n’a pas besoin de manipuler des jeunes pour les sortir dans les rues. « Lorsque l’opposition veut organiser des manifestations, elle les assume. Nous n’avons donc pas besoin d’utiliser de l’argent pour demander aux jeunes de sortir», a déclaré Aboubacar Sylla. Le Gouvernement ne doit s’en prendre qu’à lui-même. « Si le pouvoir n’est pas capable de satisfaire à la demande sociale, il n’est pas capable d’assurer la pérennité de sa légitimité », a martelé Aboubacar Sylla.
Quand Alpha Condé parle des délestages comme « un acte de ‘’sabotage’’ et soutient qu’aucun gouvernement guinéen n’a dépensé dans le secteur de l’énergie comme son gouvernement, plus d’un observateur sourit. Parce que tout simplement l’argent n’a pas été utilisé à bon escient.
Aujourd’hui, il est clair qu’Alpha Condé et son gouvernement prennent les guinéens pour des dupes. Ils sont encore dans des considérations stériles à croire que le guinéen doit forcément être manipulé lorsqu’il manifeste pour exiger de meilleures conditions de vie. Pourtant, à observer de près, la précarité est galopante dans le pays.
