Elections: les maliens élisent leur Président après 18 mois de crise politique et religieuse !

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Dans les villes du Nord, Kidal, Gao et Tombouctou, région qui a subi en 2012 la violence et l’occupation de rebelles touareg et de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, le vote se tenait sous la surveillance de casques bleus de la force de l’ONU, la Minusma, et de l’armée malienne, ont constaté des journalistes de l’AFP.

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Un des groupes jihadistes qui ont occupé le Nord, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), a menacé samedi de « frapper » les bureaux de vote et tenté de dissuader « les musulmans maliens » de prendre part au scrutin.

Près de 6,9 millions d’électeurs sont appelés à voter à cette présidentielle à laquelle se présentent 27 candidats, dont deux grands favoris: Ibrahim Boubacar Keïta, ancien Premier ministre, et Soumaïla Cissé, ancien ministre des Finances et ex-dirigeant de l’Union économique et monétaire (Uémoa).

A Bamako, dans un centre de vote installé dans le lycée Mamadou Sarr, plusieurs centaines d’électeurs attendaient de pouvoir voter avant l’heure d’ouverture des bureaux à 08H00 (locales et GMT).

L’un d’eux, Kalifa Traoré, 56 ans, conducteur d’engin, a déclaré: « on est fatigué de la mauvaise gouvernance, j’invite les candidats a accepter les résultats de notre vote ».

C’est là qu’a voté le président par intérim, Dioncounda Traoré, qui ne se présente pas, affirmant à la presse que c’était « le meilleur scrutin » que le Mali ait organisé depuis son indépendance de la France en 1960.

A Kidal, bastion des Touareg et de leur rébellion dans le nord-est du pays où les tensions entre communautés tourareg et noires sont vives, le vote a commencé en retard dans plusieurs bureaux, a-t-on constaté. A l’entrée de l’un d’eux, chaque électeur était contrôlé et fouillé par des soldats togolais de la force de l’ONU au Mali, la Minusma.

A Gao, plus grande ville du nord du Mali, plusieurs dizaines de personnes faisaient la queue dans le calme pour voter dans un centre électoral installé dans une école près de la place de l’indépendance, rebaptisée « place de la charia » sous le règne des jihadistes.

« J’espère qu’avec ma voix mon candidat sera élu et pensera surtout à développer ma région longtemps abandonnée », a déclaré Issoufou Cissé, un quinquagénaire en boubou bleu et turban blanc, sous le regard des gendarmes déployés pour assurer la sécurité du site.

« Nous fouillons tout, nous contrôlons tout », a glissé l’un de ces gendarmes surveillant le centre électoral.

« Des élections particulières »

Devant un bureau de vote de Tombouctou, ville qui a payé un lourd tribu à l’occupation jihadiste, de nombreux électeurs cherchaient en vain leur nom sur les listes.

« Le premier problème qu’on note vingt minutes après le début des opérations, c’est que le travail d’identification n’a pas été fait. Des électeurs ne savent pas où ils vont voté », a constaté un observateur national.

« Moi, je vais tout faire pour voter, pour élire un président qui va sauver le Mali, qui va réconcilier le Nord et le Sud, qui va réconcilier tous les Maliens », a lancé Oumar Diakité, professeur d’anglais à Tombouctou.

Devant les bureaux de vote visités, des militaires maliens montaient la garde, une arme en bandoulière, et fouillaient les électeurs.

« Ce sont des élections particulières, c’est pour ça que la sécurité est renforcée », explique un sergent de l’armé malienne.

Cette élection doit rétablir l’ordre constitutionnel interrompu le 22 mars 2012 par un coup d’Etat qui a précipité la chute du Nord du Mali -voisin de la Mauritanie, de l’Algérie et du Niger-, aux mains de groupes islamistes de la mouvance Al-Qaïda, alliés dans un premier temps à la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

Elle intervient six mois après le début en janvier d’une intervention militaire internationale menée par la France pour stopper une avancée vers le Sud des islamistes armés et les chasser du Nord qu’ils occupaient depuis neuf mois.

Cette intervention de la France au coeur du Sahel a été unanimement saluée dans le monde et au Mali qui était sur le point de devenir un nouveau sanctuaire pour les jihadistes.

Cette intervention de la France au coeur du Sahel a été unanimement saluée dans le monde et au Mali qui était sur le point de devenir un nouveau sanctuaire pour les jihadistes.

Si 85% des cartes des 6,9 millions d’électeurs ont été distribuées, plusieurs obstacles au bon déroulement du scrutin subsistent: redéploiement inachevé de l’administration centrale dans le Nord, absence de retour chez eux de 500.000 réfugiés et déplacés ayant fui le conflit et dont la plupart risquent de ne pas pouvoir voter.

 

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