Cellou Dalein Diallo (UFDG):un opposant face à la dure réalité des pouvoirs africains !

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En Afrique, les opposants sont souvent mis au banc. S’ils ne sont pas emprisonnés, ils sont l’objet d’attaque perpétuelle ou d’accusation d’atteinte à la sureté de l’Etat. Qui n’avait pas vu les bosses de Morgan Tsanguiraï, l’opposant historique au Président Mugabé, aujourd’hui Premier Ministre. En Afrique on fait de nos futurs présidents des prisonniers. Alpha Condé en est une des parfaites illustrations ! Pour ne pas aller jusqu’en Afrique du Sud où l’ancien Président Nelson Mandela combat une longue maladie. Et si c’était le retour de l’ascenseur pour Cellou Dalein Diallo ?

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Depuis qu’il a embrassé la carrière politique, l’opposant Cellou Dalein a vu de toutes les couleurs,  essuyé tous les coups. Il ne lui reste plus qu’à goûter l’amère expérience d’opposant-prisonnier. «  J’ai été attaqué de tous les côtés. Il y avait des jeunes de l’autre côté de la mer qui lançait des pierres. Des policiers postés devant mon domicile ont usé du gaz lacrymogène et jeté des pierres dans la cour… ». Voilà comment l’opposant narrait le siège de sa résidence privée, le 19 juin dernier. Il avait reconnu au passage que c’était les risques d’être opposant dans un pays comme la Guinée. Les risques du métier tout simplement !

Loin de nous de nous apitoyer sur le sort de cet opposant qui a des qualités et des défauts. Comme tout humain, d’ailleurs. Mais son parcours mérite un flash back.Le véritable calvaire politique pour Cellou Dalein Diallo a commencé en juin 2009 avec le régime du Conseil National pour la Démocratie et le Développement.

Alors qu’il effectuait une tournée à l’intérieur du pays, en prélude aux élections présidentielles que le capitaine Dadis avait promis pour le 29 décembre 2009, le cortège de l’opposant avait été bloqué à l’entrée de la ville de Kankan. Sur ordre du capitaine Camara, même les stations d’essence avaient refusé d’approvisionner les voitures accompagnant le leader de l’UFDG.

Les déboires de Dalein vont continuer pour atteindre leur paroxysme en septembre 2009, au stade de Conakry, où était avec d’autres leaders de l’opposition venus dire « non » à la candidature du capitaine Dadis.L’opposant y a frôlé la mort. Il s’en était sorti avec quatre côtes cassées et un hématome crânien. Il avait été roué de coups de pieds et de coups de crosses de fusil. Comme beaucoup d’autres opposants (Jean-Marie Doré, Mouctar Diallo….)…

Au lendemain du massacre du stade du 28 septembre, le domicile de Cellou Dalein Diallo avait reçu la visite des bérets rouges de la garde rapprochée de Dadis…On connaît la suite avec le dédommagement (à hauteur de 2 milliards de GNF des pillages, et toute la polémique !) Ce n’est donc pas une première que le domicile de Dalein soit ciblé par des forces de défense et de sécurité.

Autres temps, autre mœurs, dit l’adage. Apparemment, les mœurs n’ont pas changé avec le temps. Le Général Sékouba Konaté, président de la transition, avait offert une protection rapprochée aux leaders de l’opposition ( qui avait fuit le pays à cause de l’insécurité galopante qui y régnait quand Dadis était le napoléon du Camp Alpha Yaya). Dès qu’Alpha Condé, « démocratiquement élu », s’est installé au Palais Sékouthoureya, il a rappelé les troupes, que dis-je les policiers et gendarmes qui assuraient la sécurité de ses anciens amis du Forum des Forces Vives de Guinée.

Dès le mois d’Avril 2011, Cellou Dalein, devenu de facto chef de fil de l’opposition, a eu maille à partir avec les nouvelles autorités.  De milliers de militants de l’UFDG s’étaient rendus à l’aéroport pour l’accueillir. Les forces de l’ordre ont dispersé la foule. Bilan, un mort, le jeune Zakariou. On connaît la suite, toutes les autres marches de l’opposition s’étant soldées par des morts d’hommes, destruction de biens publics et privés, pillages des commerces, etc.

Mais la goûte d’eau qui a débordé le vase a été la répression féroce de la manifestation de l’opposition du 23 mai dernier. Le véhicule de Cellou Dalein Diallo avait été la cible principale des policiers. L’image de son véhicule pourchassé par des policiers circule sur Google et Youtube. Last, but not least, il y a eu l’évènement du 19 juin dernier. Qui a fait sortir Cellou Dalein Diallo de ses gongs.  « Les gens ne peuvent pas me traiter comme ça dans ce pays. J’ai été un partisan de la paix, un partisan du dialogue. Ce n’est pas en ce moment-là qu’on va m’agresser dans mon domicile, si les instructions ne viennent pas d’Alpha Condé. C’est lui est responsable de cette situation. Encore une fois, on a essayé d’attenter à ma vie. On a violé mon domicile. On ne peut pas continuer comme ça », avait-il déclaré. Une fois encore, le plus dur reste à venir pour Cellou Dalein Diallo. Qui ne devrait point s’attendre à ce qu’on lui fasse des cadeaux dans sa conquête du pouvoir. Ainsi fonctionne la réalité des opposants face aux pouvoirs africains. Qu’ils soient semi-démocratiques ou dictatoriaux.

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