L’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme et du citoyen -OGDH- a suivi, hier le 19 juin 2013, pendant 6 heures, en témoin privilégié, les actions de la police nationale assistée de jeunes des quartiers de Dixinn, au carrefour Dixinn Bora.La convocation de M. Cellou DaleinDIALLO devant le tribunal en a été la raison.La police occupant ce carrefour s’est mise à tirer du gaz lacrymogène et à lancer des pierres contre la concession de M. Cellou Dalein Diallo Président de l’U.F.D.G. Après quelque temps, cette action s’étendit à toutes les maisons voisines. On entendit 3 tirs d’armes de guerre.
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Des jeunes des quartiers venus porter main forte à cette police fournissait des pierres, s’attaquaient aux piétons, aux véhicules sous l’œil bienveillant de la police.
Des passants sont frappés, délestés de leurs téléphones. On voyait les policiers retirer les puces et les mâcher. Un motocycliste descendu de sa moto fut frappé jusqu’à réduire son casque en morceaux.
La plupart de ces personnes sont menottées et embarquées par la police.
On se demande comment ces jeunes, s’ils ne sont pas libérés, en payant une certaine somme, seront jugés. Des voitures eurent les vitres cassées, les objets qui étaient dedans (téléphones, ordinateurs, etc…) emportés. Une ambulance venue chercher des blessés fut attaquée pour l’empêcher de les transporter à l’hôpital et cela devant les forces de sécurité ; chose grave en droit international humanitaire.
Il faut remarquer que toutes ces violences étaient orientées. Elles s’analysent en :
1. Violation de domiciles privés
2. Atteinte à la liberté de circuler
3. Atteinte à l’intégrité physique
4. Atteinte à la propriété privée
5. Arrestation arbitraire et illégale
6. Atteinte à l’unité nationale
Tous ces droits violés ce 19 juin 2013, sont reconnus et protégés dans notre droit national et dans les conventions sous-régionales, régionales et universelles dont la République de Guinée est partie.
L’OGDH condamne avec énergie ces crimes et exige que les acteurs : (prédateurs et décideurs) de ces faits odieux soient traduits devant la justice.
La gravité de ces faits est qu’ils sont perpétrés par des forces de sécurité soutenant des civils qui les assistent dans la violation grave des droits de l’Homme. Pourtant ces forces doivent être républicaines.
En effet, dans un État de droit dont la République de Guinée se réclame, les forces de défense et de sécurité (FDS) et l’administration ne sont au service d’aucun individu, d’aucun groupe d’individus ou d’un parti politique. Elles ne doivent être qu’au service unique du peuple. Ces forces ne peuvent recruter des jeunes clandestins. Cela est illégal !
Voyant la gravité de la situation, l’OGDH tenta de contacter les ministres des droits de l’homme et des libertés publiques ainsi que celui délégué à la défense. Mais ce fut vain. On put avoir le ministre d’Etat à la justice auquel on expliqua la situation.
Au niveau de la police, on put avoir au téléphone deux personnalités ; une d’elle déclara que l’OGDH est responsable de ces faits, vu ce qu’elle déclare à la télévision.
Il faut savoir que le souci de l’OGDH est le respect des droits de l’Homme, condition sine qua non de la cohésion sociale et de la paix.
Notre désir était de transmettre aux décideurs les déviances constatées sur le terrain. L’OGDH est certaine que véhiculer la vérité vers ces décideurs est fondamental pour son travail. Les dénonciateurs ne sont pas les responsables mais plutôt les auteurs.
Il faut ici, rappeler cette histoire : Quand l’Allemagne nazi occupa la France, pendant la 2ème guerre mondiale, des SS se présentèrent chez le grand maître Pablo Picasso. Voyant le fameux tableau « Guernica », l’un d’eux demanda : c’est vous qui avez fait ça ? Picasso répondit : Non
Monsieur ! C’est vous !
En effet, ce sont les fascistes qui ont bombardé Guernica en Espagne. Picasso n’a fait qu’exprimer sa vision artistique de peintre de ce crime de guerre.
L’OGDH appelle le gouvernement à procéder le plus vite possible à la reforme du secteur de la sécurité et mener les enquêtes sur les crimes commis, et traduire devant la justice ceux qui violent les droits de l’Homme.
L’impunité est le terreau où poussent les crimes.
Elle en appelle :
– aux forces vives de Guinée pour qu’elles jouent leur rôle décisif pour que l’espoir de paix ne meurt pas ;
– Aux Institutions internationales, au Corps diplomatique pour qu’ils ne baissent pas les bras tant que le dialogue ne débouche pas sur des conclusions sures et une institution de veille pour leur suivi
Le Président
Dr Thierno Maadjou SOW