Comme nous vous l’annoncions il y a deux jours, un sans-papier guinéen devait être reconduit aujourd’hui en Guinée par la police des frontières des Pays-Bas, a appris Guinéenews de sources concordantes. Finalement, l’expulsion a avorté à l’aéroport Charles De Gaulle, selon Guineenews.
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Embarqué dans la matinée de ce vendredi 14 juin à Schiphol (Amsterdam), le demandeur d’asile d’origine guinéenne n’a pas dépassé la capitale française. Selon la version officielle, le pilote de l’avion qui décollait à Paris à destination de Conakry, a en fin de compte pris la décision de ne pas amener le Guinéen avec lui à cause de la résistance qui l’aurait opposé face aux policiers qui l’accompagnaient.
Une version rapidement mise en doute par le médecin du Guinéen. « Nous ne croyons pas que cela soit possible. Une personne qui est en grève de la faim depuis un mois et qui ne boit pas en plus, pourrait difficilement s’opposer à ces agents de police qui accompagnent les gens en dehors des frontières. C.B. est complètement affaiblit. Dès l’atterrissage de son vol à Schiphol, un procureur de la république a voulu directement l’interroger mais nous nous sommes opposés. Il va être maintenant transféré dans un lieu de détention. Nous comptons le rendre visite dans les prochains jours», nous a déclaré Elcke Bonson, le médecin de C.B.
La situation de C.B avec lequel nous nous sommes entretenus avant-hier est loin d’être claire. Les autorités néerlandaises semblent vouloir se débarrasser à tout prix du Guinéen qui a provoqué une énorme attention des grands médias hollandais. Les conditions dans lesquelles, elles ont obtenu un titre de voyage au nom du Guinéen à l’ambassade de Guinée à Bruxelles, sont floues et méritent d’être éclaircies, apprend-on. La peur d’avoir commis une erreur pendant la démarche d’obtention de ce précieux document, semble hanter Fred Teeven, le secrétaire d’État à la sécurité et à la justice qui était déjà, il y a quelques mois, sous une pression intense après qu’un activiste russe se soit donné la mort dans un centre de détention néerlandais, quand la protection lui a été refusée.
Aussi, la police mène toujours des enquêtes sur la maltraitance subitepar C.B en détention. « J’ai reçu des coups en prison. On m’a mis dans une cellule d’isolement nu, avec une température de -10 degré. Je devais me coucher à même le sol. L’enquête continue toujours », affirme-t-il.
Pendant ce temps, le Guinéen lui, n’arrive toujours pas à expliquer comment est ce que son titre de voyage a été obtenu. « Je n’ai jamais été présenté à l’ambassade de Guinée à Bruxelles. Ni à ces délégations guinéennes qui sont venues l’année dernière aux Pays-Bas. Je n’ai aucun document d’identité sur moi. Pourtant, le service d’immigration et naturalisation hollandais est parvenu à me trouver un titre de voyage », nous explique C.B depuis son centre de détention à Scheveningen.
Selon les dernières informations que nous avons obtenues à partir de Conakry, pour obtenir un titre de voyage guinéen, il y a toute une procédure à suivre et des documents à fournir au niveau de l’autorité compétente qui peut-être une ambassade ou le ministère de la sécurité guinéen. Le secrétaire d’État à la sécu et la justice néerlandais, quant à lui Fred Teeven (sur la photo), devra répondre beaucoup de questions la semaine prochaine en rapport avec ce dossier qui n’arrête pas de faire parler de lui.