Reporters sans frontières est scandalisée par la double suspension, pour un mois, de la station Planète FM et de son journaliste Mandian Sidibé décidée par le Conseil national de la communication (CNC), le 30 mai 2013. L’organisation demande la levée immédiate de ces sanctions.
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« La décision du CNC n’est conforme à aucun texte législatif en vigueur en Guinée, puisqu’elle se fonde sur la loi sur la presse du 23 décembre 1991, pourtant devenue caduque depuis la promulgation, par le général Sékouba Konaté pendant la transition, des lois organiques 002 et 003 du 22 juin 2010. Le CNC agit donc comme une institution hors-la-loi », a déclaré Reporters sans frontières.
« De plus, l’organe de régulation fonde sa décision sur un argumentaire vague et général, sans préciser quels propos ni quelles émissions en particulier sont reprochés à Mandian Sidibé. Non content de sanctionner ce journaliste animateur, le CNC suspend la radio dans son entier. Il met au chômage technique le personnel de tout un média et prive la population guinéenne d’une source d’information », a ajouté l’organisation.
Dans sa décision n°005/SP/05/2013, datée du 30 mai 2013 et signée par sa présidente Martine Condé, le CNC reproche des « manquements graves à l’éthique et à la déontologie dans les émissions interactives ‘La Ronde des journalistes’ et ‘Palabre’ sur les antennes de la Radio Planète FM par le journaliste animateur Monsieur Mandian Sidibé qui s’est illustré dans la violation de l’éthique et la déontologie, l’incitation à la haine et la violence ».
Le texte du CNC impose la fermeture de Planète FM pour un mois et « l’interdiction formelle de micro durant cette période à Mr Mandian Sidibé sur toutes les radios, publiques et privées en activité en République de Guinée ».
Reporters sans frontières apporte son soutien aux médias guinéens et se déclare solidaire des initiatives des associations locales de défense de la liberté de la presse.
L’Union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée (Urtelgui) a décidé de tenir une émission spéciale sur le réseau synchronisé des radios et télévisions membres de l’Union, le 3 juin 2013, et de diffuser un spot mettant en exergue la situation des radios et télévisions privées en danger. Enfin, une journée sans radios et télévisions privées sera observée sur toute l’étendue du territoire le 6 juin.
Dans un rapport publié en juillet 2011 intitulé « Une page se tourne : espoirs pour la liberté de la presse au Niger et en Guinée », Reporters sans frontières avait déjà dénoncé l’excès de zèle du CNC et ses mesures liberticides. Plus d’informations : http://fr.rsf.org/guinee-rapport-d-enquete-une-page-se-28-07-2011,40705.html.