Quinze morts en trois jours de violences à Conakry: Les forces de l’ordre indexées !

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Les échauffourées entre des jeunes de l’opposition et ceux favorables au pouvoir ont continué ce samedi 25 mai. Des sources médicales dénombrent au moins 15 personnes tuées depuis jeudi. Les premières violences ont éclaté jeudi, lors d’une marche d’opposants protestant contre un décret fixant au 30 juin la date des législatives, et se sont poursuivies vendredi. Face à cette situation, l’action des forces de l’ordre suscite des questions.

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Les appels au calme du pouvoir et des leaders de l’opposition résonnent toujours dans le vide. Des quartiers de Conakry sont encore parsemés de barricades, les jeunes continuent de s’affronter à l’arme blanche, à se jeter des pierres, et, selon une habitante de la commune de Ratoma, les forces de l’ordre ont perdu toute notion d’impartialité.

«Les forces de l’ordre sont entrées dans les maisons»

Les affrontements entre les jeunes ont commencé vers 9 h, heure locale, affirme-t-elle. « J’ai compté plus de neuf blessés », affirme cette habitante. « Les forces de l’ordre sont rentrées dans les maisons », accuse-t-elle, évoquant le cas d’un imam du quartier de Batuka 2 : « les forces de l’ordre sont venues défoncer la porte de sa cour et le poignarder. On l’a envoyé à l’hôpital. » Ensuite, il y a eu des jets de pierre et les forces de sécurité ont répondu par des gaz lacrymogènes. « Ils supportaient les jeunes favorables au pouvoir », affirme cette habitante.

Des accusations de partialité «exagérées», selon le gouvernement

Le porte-parole du gouvernement ne nie pas que des jeunes se disant favorables au pouvoir mènent des actions de représailles contre ceux de l’opposition. Mais, d’après Damatang Albert Camara, les forces de l’ordre se tiennent à équidistance des deux groupes.

« C’est vrai que, dans certains quartiers, il y des jeunes qui s’en prennent à des jeunes de l’opposition. Notre devoir c’est de nous interposer et de le faire de la manière la plus neutre possible », pose le porte-parole du gouvernement. « Ce que les forces de l’ordre essaient de faire, c’est de rétablir l’ordre. C’est vrai, c’est plus facile lorsqu’il n’y a pas un camp qui essaie de se faire justice lui-même, mais de là à dire que les forces de l’ordre appuient des populations pour s’attaquer à d’autres, je pense que c’est vraiment exagéré », a-t-il déclaré à RFI.

Un hôpital «débordé» par l’afflux de blessés

Joint par RFI dans la soirée, le docteur Oumar Baldé, chirurgien à la polyclinique Dogomé, dans le quartier de Coza, dresse le bilan de cette nouvelle journée de violences. « Toutes les personnes n’étaient pas dans le service, à cause des routes qui sont barrées », explique le médecin, dont le service a été « débordé » par l’afflux de blessés.

Des blessés « par des jets de pierre, par des armes blanches et par armes à feu », précise le chirurgien. Une cinquantaine de blessés avaient été admis dans son service, parmi lesquels « sept ont été blessés par arme à feu. » Des blessés continuaient à lui être confiés dans la soirée.

« Je n’ai pas reçu dans le service de personne décédée. On m’a annoncé que l’on devait envoyer un corps chez moi, mais, entre-temps, c’est Médecins sans frontières qui ont été appelés pour emmener le corps à la morgue. Il a été tué dans le quartier, à bout portant, par les forces de l’ordre, d’après ce qui m’a été rapporté », a expliqué le médecin à RFI. Il a également précisé que Médecins sans frontières et la Croix-Rouge ont envoyé des renforts dans son service pour aider à « organiser la réception des autres malades que l’on va nous amener en urgence. »

 

 

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