Depuis Avril 2011, la Guinée est en proie à un cycle de violence. La communauté internationale n’a jusque-là fait que des condamnations de principe face aux violences des droits de l’homme. Fort du soutient de certaines ambassades et d’organismes internationaux en poste à Conakry, le régime d’Alpha Condé multiplie les exactions envers les opposants et leurs militants. Les journées du 23 et 24 mai ont encore eu leur cortège de morts, de blessés et de pillages suite à une marche organisée par l’opposition guinéenne.
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Comme en 2010, des affrontements intercommunautaires ont été enregistrés dans les quartiers réputés proches de l’opposition ou du pouvoir. Des jeunes armés de machettes, lance-pierres, armes blanches et parfois d’armes de guerre se sont affrontés au nez et à la barbe des forces de maintien d’ordre. Dans certains quartiers, plusieurs témoignages concordent que des agents de la gendarmerie et de la police ont épaulé des jeunes militants du RPG Arc-en-ciel, pour aller régler des comptes à d’autres jeunes de l’opposition.
Des enfants de 16 à 18 ans ont été tués, blessés et handicapés par des balles tirées par les forces de l’ordre. La police et la gendarmerie se rejettent les responsabilités. Le pouvoir et l’opposition se rejettent la balle. A qui la faute ?
Auparavant, à l’occasion des manifestations ou inhumations des militants de l’opposition, des jeunes s’en sont pris aux biens publics et privés. Des véhicules d’innocentes personnes sont incendiés, pillés, des boutiques vandalisés. L’opposition accuse des loubards ou des infiltrés pour fuir ses responsabilités.
Il est grand temps de mettre balle à terre. Pour que la Guinée renoue avec le calme. Il y a des signes annonciateurs d’une déflagration sociale aux conséquences inconnues. Puisque nous avons encore la chance d’avoir un facilitateur international dans nos murs, le mieux aurait été de lui accorder une autre chance.
La communauté internationale, qui est très rapide à réagir pour condamner ou envoyer des forces d’interposition en cas de guerre civile, devrait remettre les uns et les autres devant leurs responsabilités. Mieux vaut prévenir que guérir. Puisque l’Afrique reste toujours dépendante de la décision des autres grands de ce monde, Barak Obama, Banki Moon et François Hollande sont interpellés.
Le Président des Etats-Unis qui doit se rendre bientôt en Afrique, en passant notamment quelques heures au Sénégal, doit absolument mettre le dossier guinéen dans ses discussions avec le Président sénégalais Macky Sall. Le Secrétaire Général de l’ONU, qui a par le passé eu à condamner les violences survenues à Conakry ( notamment à l’occasion de la présidentielle) devrait également intervenir. Enfin, François Hollande, le Président français, membre de l’International Socialiste (comme Alpha Condé) devrait ouvrir un peu les yeux sur les dérapages de son camarade Alpha.