Prorogation de la révision des listes électorales : Affluence, manque d’intrants et pannes des kits de Way-Mark !

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Les commissions administratives  de révision des listes électorales (CARLE) de la ville de Conakry ont été prises d’assaut ce dimanche 12 mai par des citoyens pour s’inscrire sur le fichier électoral. Ça a été un véritable casse-tête pour les uns, un cauchemar pour les opérateurs de saisis impuissants devant les pannes des kits de Way-Mark/Sagem et  le manque d’intrants. Sans oublier le favoritisme et la corruption constatés sur plusieurs sites d’enrôlement.

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Face à l’engouement et au problème des consommables, la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) a prorogé de deux jours l’opération de révision exceptionnelle des listes électorales. Elle prend fin mardi 14 mai. Comment en sommes nous arrivés-là ?

Il y a eu d’abord les kits de Way-Mark et Sagem qui se sont plantés en plein enrôlement dans la plupart des lieux de recensement. A Kipé-Dadya, dans la commune de Ratoma, au niveau de la CARLE N°527 le kit a fauché compagnie aux opérateurs de saisie devant des citoyens ébahis. Comme si cela ne suffisait pas, c’est un autre manque d’encre que la présidente de la CARLE signale. Certains ont du patienter jusqu’à ce que qu’un technicien arrive. D’autres, découragés ont plié leurs fiches d’inscription pour vaquer à d’autres occupations.

Le hic dans cette affaire, au lieu de se préoccuper des pannes techniques, les opérateurs se demandaient plutôt comment récupérer leur arriéré de primes et de salaire. « Nous touchons 100.000 GNF par jour comme prime. Mais il y a nos salaires mensuel de 600.000 qui retardent », nous a confié Mlle Sow, opératrice de saisie. Elle nous a avoué que les kits de Way-Mark et de Sagem tombent tous les jours en panne. Toutes choses qui ont fait que beaucoup de citoyens n’ont pu se faire enrôler.

 Les mêmes problèmes ont été constatés au niveau de la CARLE du secteur 03 de Kipé-Centre Emetteur. La présidente du bureau de révision n’a pu maîtriser ses nerfs face aux remarques d’une citoyenne sur la lenteur du service. Scène de dispute et menace de fermer le service avant l’heure.

Au niveau de la commune de Matoto, à la CARLE N°457, Mamadou Cissoko, venu s’enrôler de dénoncer : « nous sommes-là depuis le matin et jusqu’à présent nous ne sommes pas enregistrés. Ils laissent des gens qui viennent en retard s’enregistrer devant nous. C’est du favoritisme ». Ce qui n’intéresse point Mme Aïssatou Camara, membre de la CARLE. « Nous travaillons dans des conditions très difficiles. Nous avons des problèmes pour le paiement de nos primes. Mais ils vont nous payer obligatoirement. Nous avons la clé de sauvegarde qui contient tout ce que nous avons fait. S’ils ne paient pas, nous bloquons la clé », raconte Aïssatou Camara.

Face aux nombreux problèmes rencontrés ce dimanche, à  Matoto comme à Ratoma, beaucoup de citoyens n’étaient pas encore inscrits sur les listes électorales au moment où nous quittions les lieux. Fatigué de patienter, dans certaines CARLE, les citoyens ont voulu s’en prendre aux opérateurs de saisie. La CENI a été obligée de dépêcher sur le terrain des agents de maintien d’ordre, pour éviter tout débordement.

Dysfonctionnements et  manque de coordination des opérations !

L’opération de révision des listes électorales a permis de déceler plusieurs dysfonctionnements. Il y a eu l’utilisation des kits de la SAGEM pour faire enrôler les électeurs. Alors que la CENI disait avoir réussi, grâce à un expert de l’Union Européenne, le transfert des données de la SAGEM sur les kits de Way-Mark Sabary Technology. Interrogé

Pour réparer les pannes, apparemment la CENI n’a pas misé sur beaucoup d’informaticiens. Dans la commune de Ratoma, il n’y avait qu’un seul informaticien, un certain Francis, qui était sollicité par tout le monde à la fois. Conséquence : le retard du processus. «  Francis s’occupe  des quatre CARLE de Kipé en plus d’autres CARLES à Lambanyi et Wareya. Parfois, on l’appelle pour venir réparer, il refuse de décrocher si tout simplement le téléphone n’est pas fermé », nous a déclaré ce 13 mai une opératrice de saisie à la CARLE N527 de Kipé-Dadya. Jusqu’aux environs de 13heures, le Kit était toujours en panne…

Entre la CENI et Sabary Technology, c’est comme si le courant ne passait pas. Les informations ne sont pas remontées à temps ni par les opérateurs ni par la CENI encore moins par les agents de Sabary Technology. Du côté de Coléah, un agent recenseur a tout simplement confisqué tout le matériel. Il exige le paiement total de ses primes. Depuis le début de l’opération, il n’aurait reçu que 200.000 GNF. Soit juste pour deux jours de boulot.

A Matam-Lido, à la CARLE N°354, un agent recenseur nous a déclaré qu’il a arrêté toute activité. Parce qu’il attend de savoir à combien il sera payé. Enfin, du côté de Hamdallaye, beaucoup de mineurs ont été enrôlés. D’aucuns accusent les chefs de quartiers d’avoir délivré les certificats de résidence n’importe comment. A quelques heures de la fin de la prorogation du processus de révision du fichier électoral, la CENI et Sabary Technology ne savent plus où donner de la tête.

Azoca Bah in La Lance du 15 mai 2013

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