CONAKRY,09 MAI 2013. Au lendemain de l’annulation de sa marche, l’opposition guinéenne (toute tendance confondue) a rencontré M.Saïd Djinnit, le facilitateur de l’ONU dans le dialogue guinéen. La rencontre s’est déroulée à la Maison Commune des Nations Unies à Coléah. Il a été beaucoup question des voies et moyens pour la relance du dialogue. Mais plusieurs zones d’ombre ont été relevées sur les propositions de sortie de crise.
Cellou Dalein Diallo (UFDG), Sidya Touré (UFR), Lansana Kouyaté (PEDN), Boubacar Barry (UNR), Aboubacar Sylla (UFC) et Jean-Marie Doré (UPG) semblent tenir le même langage concernant la tenue d’élections libres et transparentes. En tout cas, ils ont été reçus ensemble par Saïd Djinnit.
Que ce sont-ils dit ? Les langues ont commencé à se délier. L’opposition aurait égrené le même chapelet : départ de l’opérateur Way-Mark et vote des guinéens de l’étranger, annulation du décret d’Alpha Condé convoquant les électeurs aux urnes pour les législatives au 30 juin, libération des militants de l’opposition arrêtés durant les précédentes marches, arrêt de la révision des listes électorales. Ceux qui rêveraient d’un couplage des élections législatives et présidentielles en 2015, notamment avec la formation d’un gouvernement d’union nationale, auraient également mis leurs propositions sur la table.
Que propose Djinnit pour une sortie de crise ? Plusieurs hypothèses sont avancées. Selon Guinee7, l’Algérien Saïd Djinnit, le facilitateur international du dialogue inter-guinéen veut diviser la poire en deux… entre pouvoir et opposition. Le représentant onusien « veut faire bouger la ligne chez chacun des camps (pouvoir et opposition) qui se déclinerait comme suit : rapporter le décret fixant la date des législatives en repoussant celles-ci ; garder l’opérateur Waymark ; annuler la révision des listes électorales faite par l’actuelle et reprendre une autre révision ; ou considérer le fichier de 2010 comme étant le fichier de base pour les législatives… »
Seulement voilà !
Il sera difficile d’avaler cette pullule à Alpha Condé qui sait qu’il n’avait obtenu que 18% au premier tour de la présidentielle de 2010. Ça serait aussi piéger l’opposition en l’obligeant d’accepter le maintien de Way-Mark dans la gestion du fichier électoral. Parce que tout simplement la révision du fichier a été taillée sur mesure. Les chefs des quartiers chez lesquels se déroulent les opérations d’enrôlement sont tous acquis à la cause du RPG Arc-en-ciel. Comme quoi, la grande démarche de Saïd Djinnit pourrait accoucher d’une souris.
