Gilles Jacob, le président du 66e Festival de Cannes et son directeur général Thierry Frémaux ont dévoilé ce jeudi 18 avril la liste officielle des 19 films qui concourent pour la Palme d’or. Des stars comme Steven Soderbergh et Nicolas Winding Refn et une belle brochette de réalisateurs français dont Roman Polanski, toujours cherché par Interpol, voilà la recette pour cette édition 2013.
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Le réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun fait un retour remarquable avec Grigris. Le festival s’ouvrira le 16 mai dans le grand Théâtre Lumière du Palais des Festivals avec Gatsby le magnifique du réalisateur australien Baz Luhrmann, avec Leonardo DiCapri. La palme sera décernée le 26 mai.
C’est Mahamat-Saleh Haroun qui défendra les couleurs du Tchad et du continent africain tout entier lors du 66e Festival de Cannes. En 2010, Haroun avait fait une percée très spectaculaire avec Un Homme qui crie, couronné avec le Prix du Jury. Grigris, produit en France, raconte l’histoire d’un jeune de 25 ans qui se rêve en danseur. Petit détail, sa jambe est paralysée et il doit se débrouiller comme il peut pour réaliser son rêve et sauver en même temps son oncle, tombé gravement malade.
Six réalisateurs français en lice
Après avoir fêté l’année dernière le retour des films américains, cette année la compétition officielle fait la part belle à la France. Pas moins que six films français se retrouvent dans la sélection officielle 2013 ! Et la plus grande surprise est certainement Roman Polanski avec La Vénus de la fourrure, une adaptation de la pièce de David Ives, d’après le roman de Masoch, avec Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric dans les rôles principaux. Après avoir arrêté en 2009 en Suisse pour un viol commis sur une mineure de 13 ans en 1977, Polanski peut à nouveau aspirer à la plus haute récompense dans le monde du cinéma pendant qu’Interpol considère Polanski toujours comme un fugitif. La France compte avec la Pologne et la Suisse parmi les seuls pays où le réalisateur français peut circuler librement. François Ozon vient pour la deuxième fois à Cannes. Il présentera son film Jeune et Jolie. Abdelattif Kechiche profite pour la première fois de l’honneur être sélectionné en compétition officielle avec La vie d’Adele. Arnaud Desplechin défendra Jimmy P., Valeria Bruni-Tedeschi est en lice avec Un château en Italie, Arnaud des Pallières avec l’adaptation de la nouvelle d’Heinrich von Kleist Michael Kohlhaas. Et Jérôme Salle présentera en clôture du Festival et hors compétition son thriller Zulu, avec Forest Whitaker et Orlando Bloom.
L’année dernière, Gilles Jacob et Thierry Fémaux avaient subi une grande polémique sur l’absence de femmes réalisatrices dans la compétition officielle. Après, ils ont été mis sous pression morale par la Mostra de Venise qui avait programmé quatre femmes en compétition et le Fespaco. Le plus grand festival cinéma panafricain, avait même confié toutes les présidences de jury à des femmes. Ce qui a visiblement fait peu d’effet à Cannes. Valeria Bruni-Tedeschi reste la seule réalisatrice en compétition.
Autres critiques auxquelles les organisateurs ont du se confronter les dernières années étaient l’opacité concernant les critères de la sélection, le trop-plein de réalisateurs habitués de la Croisette en compétition. «Je n’aime pas le terme d’habitués, mais c’est vrai, on aime les cinéastes supposés habitués » répond Thierry Frémaux qui donne cette année sa chance à de nombreux cinéastes « nouveaux » comme le Mexicain Amat Escalante (Heli), né en 1979 en Espagne, le Chinois Jia Zhangke (Tian Zuhu Ding, « A Touch of Sin »), issu de la sixième génération de cinéastes chinois dite « underground » ou Alex van Warmerdam, ce réalisateur, peintre, romancier et acteur néerlandais qui présentera Borman.
Parmi les habitués il y aura les frères Joel et Ethan Coen (Palme d’or en 1991 pour Barton Fink) qui présenteront Inside Llewyn Davis, un portrait du village new-yorkais à travers le parcours de l’une de ses figures emblématiques, le musicien folk Dave von Ronk. Le réalisateur danois Nicolas Winding Refn, qui avait impressionné la Croisette en 2011 en dernière minute avec Drive, un film devenu culte, sera à nouveau en compétition avec son acteur fétiche Ryan Gosling. Only God Forgives est l’histoire d’un héros pas comme les autres qui s’exile à Bangkok à cause d’une affaire de meurtre. 2013 fête aussi le grand retour de Steven Soderbergh qui avait triomphé en 1989 avec Sexe, mensonges et vidéo. Est-ce qu’il va décrocher sa deuxième Palme avec Behind The Candelabra ?Son film, annoncé sulfureux, parle du pianiste gay Liberace, incarné par Michael Douglas. Moins connu, mais aussi attendu, Paolo Sorrentino avec La Grande Bellezza et Alexander Payne (Nebraska), le réalisateur et scénariste américain d’origine grecque.
De son côté, Gilles Jacob est très fier d’avoir nommé un habitué en tant que président du Jury du 66e Festival de Cannes : « Oui, Steven Spielberg est un regular de Cannes ».