CONAKRY,08 AVRIL 2013-Nous sommes nombreux à rêver, depuis l’annonce faite par l’opposition guinéenne de surseoir à toute manifestation pacifique, pour donner une chance au dialogue, que cette fois-ci ça sera la bonne. Une fois encore, le pouvoir et l’opposition sont parvenues à trouver un consensus. Notamment grâce à l’intervention de plusieurs personnes ressources et des partenaires au développement de la Guinée.
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Les uns et les autres ont fini par comprendre que la Guinée est ce que les anglais disent « the last man standing ». C’est-à-dire le dernier homme débout au milieu d’une Afrique de l’Ouest tourmentée par des guerres civiles, le trafic de drogue et les coups d’Etats. Les évènements survenus à Conakry, le 27 février dernier et début mars, ont laissé apparaître clairement que la Guinée est menacée par des affrontements interethniques et communautaires aux conséquences imprévisibles.
Osons le dire : par la faute des politiciens (pouvoir et opposition) des communautés qui ont de tout temps vécu ensemble se regardent aujourd’hui en chien de faïence. Le tissu social a été profondément effrité. Comme si la Guinée n’avait que des questions ethno-politiques à gérer.
Maintenant que pouvoir et opposition semble vouloir mettre de l’eau dans leur vin, il faut empêcher à ceux qui sont capables de faire déborder le verre par leurs mauvais comportement d’agir. Ils sont tapis au sein de l’opposition et au sein du pouvoir.
Les faucons, les extrémistes, les va-t-en-guerre, qui ne prospèrent que dans les conflits, devraient désormais mettre balle à terre. Pour donner une chance à tous les fils et filles de ce pays de se retrouver autour de la table. Pour discuter en toute honnêteté des questions concernant l’organisation des élections législatives.
Mais le débat doit se faire dans la confiance mutuelle, en mettant l’accent sur les questions d’intérêt national. Au-delà de toute considération politique, l’on devrait aujourd’hui avoir pitié des pauvres populations qui continuent de croupir dans la misère.
La vie devient de plus en plus chère. Il y a pénurie d’eau potable, manque d’électricité, insuffisance d’infrastructures sociales de base (les rares hôpitaux et centres de santé qui fonctionnent sont des véritables mouroirs). Les écoles (privées comme publiques) sont abandonnées à la merci d’enseignants peu formés. Pour les universités, c’est tout simplement la catastrophe. Il y a donc beaucoup d’autres questions sociales, culturelles, structurelles et économiques à résoudre.
Qu’on résolve rapidement le contentieux politique, afin d’organiser des élections législatives libres et transparentes, pour que les guinéens commencent à espérer d’un changement. Y’en-a-marre de ces querelles politico-politiciennes. Qui dirait mieux ?